Nona a décidé d’emmener la nouvelle recrue observer le travail de Decim. Elle pourrait bien devenir un nouvel arbitre et travailler au côté du barman du Quindecim. Et quel meilleur endroit pour l’observer que parmi les corps de mannequins suspendus derrière le bar. Certes, les deux jeunes femmes doivent un peu se cacher quand Decim montre la pièce dans une terrifiante pénombre, faisant croire que les mannequins sont des cadavres pendus au plafond. Mais c’est une méthode comme une autre pour convaincre les deux clients de jouer. Le jeu est en fait le moyen utilisé par l’arbitre pour faire ressortir la véritable nature des joueurs et surtout qu’ils déchaînent leur part de ténèbres. L’arbitre doit alors décider ce que deviendra chacun des deux participants au terme du jeu. En fait, selon la noirceur de son âme, le joueur sera alors dirigé vers le néant ou la réincarnation. Il n’y a pas de paradis ou d’enfer pour les âmes égarées. Toutefois, il leur est donné d’avoir une seconde chance ou alors disparaître définitivement.
Yuzuru Tachikawa est un jeune réalisateur qui s’est d’abord fait la main sur des épisodes de la série culte “Bleach”, avant de tester un OAV, “Death Billard”, qui deviendra par la suite la série “Death Parade”. Sous l’apparence d’une série où des êtres surnaturels jugent les péchés de deux morts afin de décider s’ils peuvent se réincarner ou finir dans le néant, Yuzuru Tachikawa nous pose la question du jugement d’une personne par ses actes mais également par la noirceur de son âme. L’analyse de l’action de ces êtres quasi divins, même s’ils se qualifient de marionnettes, est portée par une jeune arbitre dont l’identité sera peu à peu révélée au cours des épisodes. Celle-ci découvre le fonctionnement des jeux imposés à deux morts, qui ont totalement oublié la série d’événements qui les a amenés au Quindecim, mais qui retrouvent peu à peu la mémoire au cours d’un jeu qui leur apparaît comme mortel. Les arbitres ne sont pas sensés éprouver de sentiments pour ne pas voir leur jugement influencé, mais peu à peu, les failles de leur raisonnement se font jour et Decim va s’ouvrir au côté humain de ses clients. Peut-on vraiment juger une action humaine sans comprendre les sentiments humains ? A travers des cas très différents les uns des autres, Decim prouve peu à peu que la rigidité des règlements de l’Au-delà n’apporte pas toujours la véritable réponse et surtout fausse le jugement de l’arbitre par des apparences.
La série est vraiment très bien réalisée, avec des scénarios variés et poussant à réfléchir sur son propre système de jugement. Le tout est parfaitement soutenu par l’animation des studios Madhouse, qui n’ont plus vraiment grand chose à prouver. Il faut dire que leur filmographie force le respect avec des films d’animation comme “X/1999”, “Perfect Blue”, “Paprika”, “Piano Forest”, “Les Enfants Loups” ou encore des séries comme “High School of the Dead” ou “Btooom !”. Le cadre du Quindecim est à la fois rassurant par son décor classique de bar mais également étouffant car il est complètement fermé, sans le moindre lien avec l’extérieur. Des rendus 3D donnent de la profondeur et prennent tout leur intérêt dans des jeux comme le bowling. Si les corps souffrent durant les parties, “Death Parade” n’est jamais gore, laissant apparaitre le peu de sang nécessaire pour faire monter l’angoisse et la pression sur les joueurs et le spectateur. Les personnages retrouvent la mémoire par des flash-backs parfois trompeurs dans leur interprétation, et le premier couple en sera le cas d’école. D’ailleurs, ce premier couple est le sujet des deux premiers épisodes qui nous présentent leur jugement d’abord par l’œil de Decim puis par celui de la nouvelle arbitre. Et les résultats ne seront pas les mêmes, ce qui va permettre d’enclencher la remise en cause du jugement de Decim.
Avec seulement 12 épisodes, “Death Parade” a le mérite de ne pas lasser le spectateur, bien au contraire, développant peu à peu les jugements sur deux épisodes. Certes, au final, nous ne verrons pas tant de jugements que l’on aurait pu le penser, mais c’est exactement la quantité idéale pour faire réfléchir le spectateur tout en le divertissement.
“Death Parade” s’avère aussi passionnant que beau, une vraie réussite.
Death Parade, l’intégrale
Réalisation : Yuzuru Tachikawa
Scénario : Yuzuru Tachikawa
Studio d’animation : Madhouse
Chara designer : Shinichi Kurita
Musique : Yuuki Hayashi
Directeur Artistique : Satoru Hirayanagi
Production : Ayuri Taguchi, Hiroyuki Inage, Kojiro Naotsuka, Shunsuke Nara
Coffret DVD
Épisodes 1 à 12 + bonus
DVD 9- Zone 2- pal
Format image : 16/9
Audio : Stéréo 2.0
Langue : Japonais
Sous-titres : Français
Navigation : lecture des épisodes en bloc ou au choix
Éditeur : Kaze
Sortie : 11 mai 2016
Prix public conseillé : 39,95 €
Bonus
OAV - Death Billiards
Opening
Ending
Storyboard et livret (64 pages)
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