Avec les présentes Chroniques des Elfes, Jean-Louis Fetjaine retrace la genèse de la Trilogie des Elfes, cycle qui l’a rendu célèbre.
Dans ce troisième tome, l’auteur termine son tour d’horizon des différents peuples. Cette fois-ci, les nains ne sont plus juste évoqués, ils deviennent le premier rempart, celui qui protège les hommes et les elfes. Mais ces derniers ne sont pas en reste, et ce qui semblait auparavant impossible devient finalement faisable : ils vont faire front commun et se porter à l’aide des nains.
Même si cela semblait inéluctable, la mort dans des circonstances douteuses du roi Ker pouvait faire achopper cette alliance. En effet, l’évêque de Logres a toujours affirmé que seuls les hommes sont les enfants de Dieu. Alors que sa fonction devrait se prêter à la compassion, à l’ouverture vers les autres, il arbore des œillères qui lui font rejeter elfes et nains. Malgré tout ce que Pellehun lui doit, la raison l’emporte et ce dernier comprend dès son accession au trône que son peuple ne peut faire face seul à la menace.
En souverain éclairé, il cherche des alliés pour espérer vaincre.
Lliane, la jeune elfe, va servir de ciment à cette coalition. C’est elle qui la rend possible en ménageant les susceptibilités de chacun et en démontrant toute l’étendue de ses qualités. La bataille qui s’annonce débouchera sur un ordre nouveau, quelle que soit son issue…
D’ailleurs ce combat constitue indéniablement le temps fort de ce roman. Il nous prend littéralement aux tripes. Les elfes essuient souvent le premier choc, refusant de reculer. Ils ne se sont jamais pardonnés la mort de la reine Arianwen, la mère de Lliane et là, ils ne veulent pas céder. Les hommes reconnaissent leur courage et, à la fin, ce sont eux qui se lanceront dans une poursuite défiant toute raison. Troïn à leur tête, les nains soutiendront leurs alliés dans les dernières heures du carnage.
La réserve d’orcs et de gobelins de Celui-qui-ne-peut-être-nommé semble inépuisable, mais leurs adversaires oublient tout pour résister farouchement.
C’est poignant, très fort. Jean-Louis Fetjaine expose la folie de la guerre de façon imparable. Jusqu’où est-on prêt à aller pour défendre les siens et pour que nos enfants ne revivent jamais ça ? C’est dans ces moments que la raison peut l’emporter et que l’on voit enfin dans celui à ses côtés, non plus un ennemi mais un ami.
L’auteur ne s’étend pas outre mesure, il ne multiplie pas exagérément les points de vue et les plénipotentiaires, réussissant à boucler son récit en 300 pages, sans qu’il y ait à redire.
Dans « Le Sang des Elfes », on trouve bien des échos avec notre propre Histoire. La grande force de Jean-Louis Fetjaine repose justement dans sa capacité à nous immerger dans un passé entre légendes et réalité. L’alchimie est subtile et le lecteur sortira de ce roman avec des sources de réflexion.
Lire Fetjaine, c’est l’assurance de passer un bon moment et de souhaiter suivre cet auteur exigeant et de grand talent.
Maintenant que Les Chroniques des Elfes sont achevées, la suite logique consiste à lire La Trilogie des Elfes. Encore du plaisir en perspective...
Titre : Le Sang des Elfes
Série : Les Chroniques des Elfes (T3)
Auteur : Jean-Louis Fetjaine
Couverture : Sandrine et Jean-Baptiste Rabouan
Éditeur : Fleuve Noir
Collection : SF / Fantasy
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 300
Format (en cm) : 14 x 22,5
Dépôt légal : avril 2010
ISBN : 978-2-265-08578-7
Prix : 19 €
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« Lliane » (T1)
« L’Elfe des Terres Noires » (T2)