Genre : Thriller SF
Durée : 2h10
Avec Denzel Washington (Doug Carlin), Paula Patton (Claire Kuchever), Val Kilmer (Agent Andrew Pryzwarra), James Caviezel (Carroll Oerstadt), Adam Goldberg (Denny), Elden Henson (Gunnars), Erika Alexander (Shanti), Bruce Greenwood (Jack McCready), Rich Hutchman (Agent Stalhuth), Matt Craven. (Larry Minuti), Donna W. Scott (Beth)
Une terrible explosion vient de souffler un ferry sous le Mississipi Bridge qui traverse le fleuve à Algiers. Les agents du FBI de la région de la Nouvelle Orléans, encore meurtrie par le passage de l’ouragan « Katrina » sont sur la brèche. Les premiers rapports des experts sont formels. Les centaines de cadavres qui flottent dans les eaux du Mississipi ont été victimes d’un attentat aveugle dont l’origine est un 4x4 bourré d’explosif parqué à bord par des terroristes déterminés. Le véhicule a été complètement déchiqueté par la déflagration et l’équipe de l’agent Pryzwarra (Val Kilmer) se retrouve dans une impasse.
C’est alors que Doug Carlin (Denzel Washington) débarque sur les lieux du drame. Déstabilisé par une inexplicable sensation de déjà-vu, l’agent de l’ATF est venu informer les enquêteurs du FBI que le cadavre d’une jeune femme a été repêché, à quelques brasses d’Algiers, deux heures avant la catastrophe. Le rapport d’autopsie de la morte indique qu’elle a été en contact avec l’explosif qui a pulvérisé le bateau et, cerise sur le gâteau, la jeune femme était propriétaire d’un 4x4 qui a disparu. Ces nouvelles informations changent radicalement les données de l’affaire et l’agent Doug Carlin, qui a déjà pas mal fouiné sur le décès de Claire Kuchever (Paula Patton), est invité dans le laboratoire secret du Bureau Fédéral d’Investigation pour les aider dans leur enquête. Les agents du gouvernement ont, en effet, à leur disposition une machine révolutionnaire. Un appareil capable de courber l’espace temps et d’ouvrir un pont « Rosen-Eistein » leur permettant de visualiser, par le biais d’une « fenêtre sur le temps », les événements qui se sont produit 4 jours et 6 heures dans le passé. Carlin n’en croit pas ses yeux, ni ses oreilles (la transmission reconduisant les images et les sons). Il demande à ce que la machine se focalise sur l’appartement de la victime, qu’il a perquisitionné le matin même, et suive les faits et gestes de Claire Kuchever qui, dans les prochaines heures, va être contactée, enlevée et tuée par les terroristes.
Cela faisait quelques années que Bill Marsilii, scénariste débutant, avait accroché le producteur Jerry Bruckheimer avec le script d’un thriller de science fiction qui, à l’instar du « Terminator » de James Cameron, fusionnait paradoxe temporel et love story à travers le temps. Persuadé que la mise en scène incisive de Tony Scott, dont il a déjà produit 6 films, ferait merveille dans ce registre, le producteur de « Ennemi d’Etat », « USS Alabama », « Top Gun » ou « La chute du faucon noir » (pour faire dans le « Scott Free ») a appelé à la rescousse Terry Rossio, le scénariste de ses « Pirates des Caraïbes », pour parfaire le projet. Un choix des plus judicieux. Le scénario final des deux hommes s’avère non seulement bien ficelé mais, de surcroît, la densité du sujet, les effets narratifs et les rebondissements de l’intrigue amènent le frère de Ridley Scott a se défaire de la mise en image épileptique ultra-clippée dans laquelle il s(était embourbé depuis quelques années (« Man on Fire », « Domino »).
Et en effet, soufflé, dès les premières secondes du métrage, par l’explosion meurtrière du ferry bondé, on se laisse facilement embarquer dans l’intrigue policière avant que le récit glisse dans le thriller high-tech (la machine « fenêtre du temps » est tout simplement fascinante) pour finir en pleine science fiction, dans un 3ème tiers où les différents éléments, jusque-là incohérents, donnent tout leur sens au paradoxe de l’histoire.
Outre la prestation sans reproche de Denzel Washington, l’exquise Paula Patton (dont « Déjà vu » est le premier grand rôle au cinéma) incarne avec une grande justesse la première victime du tueur illuminé (dont l’agent Carlin, et on le comprend, tombe peu à peu amoureux en la voyant revivre à travers la fenêtre du temps), tandis que Jim Caviezel (« La passion du Christ », « Highwaymen, la pousuite infernale », « Fréquence interdite » ») crève de nouveau l’écran dans un rôle à contre-emploi déroutant.
Si une grande partie du film consiste en de la surveillance vidéo, Tony Scott, que l’on ne peut que féliciter pour la sobriété de sa mise en image, nous décoche néanmoins quelques scènes d’anthologie. A commencer par la séquence d’ouverture (l’explosion du Ferry), celle de la poursuite en voiture où le personnage de Denzel Washington équipé d’une version portable de la « fenêtre sur le temps » suit d’un œil le parcours effectué par le tueur 4 jours et 6 heures plus tôt, en essayant de l’autre œil d’éviter les collisions dans le trafic autoroutier du présent, ou encore la séquence finale sous les eaux du Mississipi.
Certes, les anti Tony Scott, faute de mieux, émettront probablement des réserves sur la conclusion de ce thriller haletant mâtiné d’une romance « J’ai traversé le temps pour toi, Claire ». Les autres, comme moi, se délecteront de ce « Déjà vu » qui malgré son titre est incontestablement un film à voir.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Tony Scott
Scénario : Bill Marsilii, Terry Rossio
Producteur : Jerry Bruckheimer
Producteurs associés : Don Ferrarone, Pat Sandston
Producteurs exécutifs : Ted Elliott, Chad Oman, Terry Rossio, Mike Stenson, Barry H. Waldman
Musique originale : Harry Gregson-Williams
Image : Paul Cameron
Montage : Jason Hellmann, Chris Lebenzon
Distribution des rôles : Kerry Barden, Denise Chamian, Billy Hopkins, Suzanne Smith
Création des décors : Chris Seagers
Direction artistique : Gary Diamond
Décorateur de plateau : Rosemary Brandenburg
Création des costumes : Ellen Mirojnick
Maquillage : Edouard F. Henriques
Son : Christopher Scarabosio
Effets spéciaux : Joe Pancake
Effets visuels : Kathy Chasen-Hay, Nathan McGuinness, Marc Varisco
Cascades : Chuck Picerni Jr
Production : Touchstone Pictures, Jerry Bruckheimer Films, Scott Free Productions
Distribution : Buena Vista International
Relation presse : Floriane Mathieu, Aude Thomas et Shann Biglionne pour BVI
LIENS YOZONE
La bande annonce (vf)
La critique du film
La featurette « déjà vu » (vost)
L’interview de Denzel Washington (vost)
INTERNET
Site officiel : http://www.dejavu-lefilm.com