Restriction : Interdit au moins de 12 ans.
Genre : Drame
Durée : 2h02
Avec Jim Caviezel (Jésus), Andrea Ivan Refuto (Jésus jeune), Monica Bellucci (Marie-Madeleine), Claudia Gerini (Claudia Procles), Hristo Naumov Shopov (Ponce Pilate), Maia Morgenstern (Marie), Hristo Jivkov (Jean), Francesco de Vito (Pierre), Luca Lionello (Judas), Giancinto Ferro (Joseph D’Arimathie), Lucas de Dominicis (Hérode), Pedro Sarubbi (Barabbas), Rosalinda Celentano (Satan), etc,.
De la trahison de Judas à la crucifixion du Christ. Une vision dure et sanglante de cette partie du Nouveau Testament
Peut-on passer sur le scandale médiatico-religieux provoqué par cette vision « dure » de la Passsion du Christ pour ne parler que du film de Mel Gibson en tant que film ? Bien sûr que non. L’Histoire du monde est tellement influencée par cet épisode pour qu’un tel sujet ne puisse se résumer à une appréciation purement cinématographique. Mel Gibson le savait et en accepte surement les conséquences.
En ne donnant pas une vision en accord avec l’église Catholique Romaine mais en souhaitant se référer directement à une interprétation intime des Ecritures, Gibson impose au spectateur un oeil « religieux » et personnel. Le procédé est contestable pour ce qu’il est et rien de plus : c’est-à-dire une vision assez intégriste sur le fond et souvent outrancière dans la forme artistique. Ressort-on pour autant antisémite, raciste ou intolérant d’un tel film ? Assurément, non. Les imbéciles dangereux l’étaient sans doute avant et le resteront sans doute après, malheureusement...
De ces événements où ceux qui ont la foi ne peuvent en avoir la même compréhension que ceux qui ne l’ont pas, on retiendra que Mel Gibson appuie là où ça fait mal. Le sadisme de certaines scènes frôlant bien souvent l’insupportable ou le risible. Question d’humeur. Il n’empêche que le parti pris réaliste (décors, costumes, reconstitution historique, utilisation du latin, de l’hébreux, de l’araméen comme langues originelles) force le respect. Le fantastique de la situation y est assez rare (apparition d’un démon au début, tremblement de terre divin, très belle « évaporation » du corps et résurrection du Christ à la fin) et la mise en scène apparaît très contrôlée.
« La Passion du Christ » n’est donc pas le navet tant décrié, ni le brulot antisémite annoncé mais tout simplement une oeuvre cinématographique engagée, possédant même parfois un réel souffle lyrique. On ne ressort donc pas indemne d’une telle projection que l’on réservera à un public adulte, sans pour autant hurler au scandale. Il est malheureusement des programmes télévisés, tolérés à des heures de grandes écoutes, qui véhiculent des outrances, des idées et des images bien plus moralement choquantes que celles, finalement anecdotiques, de Mel Gibson. Si cet argument ne peut servir d’excuse pour celui qui sera choqué par cette vision orientée, il doit au moins servir de fondation pour ceux qui pronent la tolérance comme valeur laïque impérative à la vie en société. Ce n’est, après tout, que du cinéma.
« La Passion du Christ » de Mel Gibson, un événement médiatique dont la première édition DVD devrait permettre de susciter des critiques plus apaisées car ce film mérite aussi un jugement cinématographique.
Dérangeant, impressionnant, partisan et jouant volontairement la corde réaliste ; un réel sens du spectaculaire dans la mise en scène. Une oeuvre pour public très averti.
Stéphane Pons
FICHE TECHNIQUE
Titre original : The Passion of the Christ
Réalisation : Mel Gibson
Scénario : Mel Gibson & Benedict Fitzgerald
Producteurs : Mel Gibson, Bruce Davey, Stephen McEveety
Producteur Exécutif : Enzo Sisti
Photographie : Caleb Deschanel, ASC
Images : Francesco Frigeri
Montage : John Wright, ACE
Musique : John Debney
Costumes : Maurizio Millenotti
Maquillages et effets visuels : Keith Vanderlaan
Casting : Shaila Rubin
Production : Icon
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES EDITION DVD
Format image-vidéo : 16/9 compatible 4/3 (Pal, zone 2), format d’origine 2.40. Menus en français. DVD9 (simple face, double couche).
Format son : VO araméenne, latine et hébraïque en DD 5.1 ou DTS 5.1.
Sous-titres : français, anglais et sans (!).
Edition/Distribution : Quinta/TF1 Vidéo
Presse : Nathalie Iund et Stéphane Ribola (Miam)
DVD
Menu d’introduction en français. 15 Chapitres en accès directs et choix du format sonore.
BONUS
Néant. Mel Gibson travaillerait à une édition collector comprenant de nombreux bonus.
APPRECIATION GENERALE
Techniquement superbe, cette édition DVD propose une qualité d’images et des effets sonores dignes d’un laboratoire de démonstration. Le DVD visionné est sans doute techniquement très proche du master ciné d’origine. Un modèle de transfert.