Après avoir vaincu son mentor, c’est donc le temps de l’ultime duel : la dernière chasseuse de vampires contre la dernière vampire. Et c’est peu dire que le combat est déséquilibré : Justinia s’est emparée de tout le personnel pénitentiaire, promettant la vie éternelle à la directrice, tandis que Laura est affaiblie par la captivité.
Mais elles sont toutes les deux redoutables. Et il convient de ne jamais sous-estimer son ennemi.
Faute de fusil d’assaut, Laura fera avec les moyens du bord (le panel d’armes non létales autorisées en prison) et sa connaissance des faiblesses de l’adversaire. D’abord déterminée à s’évader, elle est stoppée dans son élan lorsque Justinia lui montre, par écran vidéo interposé, Clara captive, assorti d’un ultimatum sibyllin : 23 heures. Soit le lendemain, une heure avant l’aube. Pour Caxton, cela ne fait aucun doute : Justinia voudra soit la forcer à venir, et la tuera, soit la contraindre, victoire suprême, à devenir un monstre comme elle.
Reste une solution : tuer Justinia Malvern, et en finir définitivement avec les vampires.
Mais il ne faut jamais sous-estimer l’ennemi...
David Wellington ne cède pas à un effet « 24 heures chrono », comme le titre pourrait le laisser entendre. Simplement, la quasi-intégralité de l’action de ce 4e volume tient en 48 heures (l’ultimatum ne tombe que vers la 200e page), et contrairement à Jack Bauer, et même si elle morfle et court beaucoup, Laura se ménage quelques pauses, ne serait-ce que pour réfléchir à quoi faire, avec quelles armes (qu’elle n’a pas), dans des lieux qu’elle ne connaît pas. Réflexions souvent interrompues par quelques demi-morts importuns. Il s’agit de trouver toutes les faiblesses de la prison et de les exploiter. Sans tomber dans les pièges tendus çà et là par l’ennemi. On mélange « Prison Break » et « le Jour des Morts-vivants ». Et c’est détonant.
Au final, la tension demeure permanente : les affrontements alternent avec de « simples » épreuves physiques tout aussi harassantes (atteindre une fenêtre, traverser une cour surveillée). L’ambiance générale est bien stressante, entre morts-vivants et dangereuses détenues, au premier rang desquelles Gert, la co-détenue de Laura (dont on devine rapidement le crime, malgré le refus de Caxton de l’écouter bavarder), et le gang de Jen la Coupable qui veut se venger de la correction infligée par Caxton. L’auteur parvient néanmoins, par ce déluge de stress « immédiat », à endormir notre vigilance (et celle de son héroïne) quant aux plans de Malvern, particulièrement machiavéliques. Grave erreur, qui nous donnera une fin surprenante, tant dans la forme du duel final que ses implications.
Encore une fois, on n’est pas ici dans la haute littérature, mais dans le divertissement addictif à 100% : on dévore littéralement le bouquin, haché en 60 courts chapitres selon le principe du page-turner qui correspond bien au rythme de l’action. Le texte souffre parfois de quelques lourdeurs (des mots se répétant d’une ligne à l’autre...) facilement évitables, mais très peu de coquilles (notons-en 3 : moultes p.116, on ferait mieux de se manier p.208, et p.359 ce n’est pas Clara qui s’écorche le doigt, mais Laura), mais rien de mortel, à peine de quoi décrocher un instant de sa lecture avant de replonger, inexorablement.
Pour les plus mordus, « 32 Fangs », le tome 5, est sorti en avril 2012 aux USA. Je vous avais dit que ce n’étais pas fini... Milady, voulez-vous bien... nous le traduire ?
Titre : 23 Heures (23 Hours, a vengeful vampire tale, 2009)
Série : Vampire Story, tome 4/4 (actuellement)
Auteur : David Wellington
Traduction de l’anglais (USA) : Jean Bonnefoy
Couverture : Noémie Chevalier
Éditeur : Milady (2e édition)
Collection : Terreur
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 411
Format (en cm) : 11 x 18 x 2,7
Dépôt légal : avril 2012
ISBN : 9782811207038
Prix : 8,20 €
À lire sur la Yozone : « 13 Balles dans la Peau », 2 chroniques : première et seconde édition
« 99 Cercueils » (2e édition)
« Vampire Zéro » (2e édition)