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Vampire Story, tome 1 : 13 Balles Dans la Peau
David Wellington
Milady, roman, traduit de l’anglais (Etats-Unis), fantastique, 443 pages, mars 2009, 7€

Au péril de sa vie, l’agent spécial Arkeley a éliminé les derniers vampires présents aux USA. Ou presque… Vingt ans ont passé. À la suite d’un banal contrôle d’alcoolémie, la police d’État de Pennsylvanie croise le chemin d’un Sans-Visage, un zombie qui allait enterrer les restes du dernier repas de son maître. Arkeley reprend du service, épaulé du trooper Laura Caxton. Mais qu’est-elle pour l’agent spécial ? Une partenaire ou un appât ?



Ainsi que le vante le teaser vidéo de l’éditeur, oubliez les vampires de bas étage, Angelus ou Spike de « Buffy Contre les Vampires » sont des chatons comparés aux monstres du roman de David Wellington. On est également bien loin du romantisme et des effleurements fébriles de la bit-litt façon « Twilight » de Stephenie Meyer. Ici, les vampires sont de véritables monstres, qui vous arrachent un bras ou la trachée (voire toute la tête) pour se repaître goulûment de votre sang.

Bien que bien moins romantique, « 13 Balles Dans la Peau » puise plutôt ses références dans le « Dracula » de Bram Stoker.
Les monstres sont d’une pâleur maladive, albinos ; dépourvus de pilosité ; leur bouche bardée de tant de dents qu’on en viendrait à l’appeler une gueule. Si leur vue inspire la terreur, leur regard est captivant, et c’est par ce regard qu’ils séduisent leur victime, instillent en elle une pulsion de mort qui la conduira au suicide, étape obligée à la renaissance sous forme vampirique.
Oui, ici point de petite morsure dans le coup en guise d’ultime baiser, point de contamination sanguine, on est pas là pour sensibiliser contre les risques de SIDA. L’alimentation quotidienne est une véritable boucherie (au sens propre), et la transmission de la malédiction un véritable cauchemar.

Cauchemar par lequel passera l’agent Caxton, en bonne petite recrue du vieux baroudeur. Car l’intrigue de « 13 Balles Dans la Peau » est très classique, voire trop sur la fin. Même s’il y a, pour toute histoire de ce genre, des passages obligés et des scènes-clés d’une grande intensité, échapper à la dernière aurait provoqué un petit élément de surprise… Mais je ne vous en dirais rien.
La pirouette finale, dans les deux dernières pages, offre en plus une chute peut-être prévisible (il faut bien une suite) mais savoureuse.

Côté style, David Wellington maîtrise sa plume, et on ne s’ennuie jamais dans cette chasse aux monstres. L’enquête (ou son semblant) tient la route, les décors sont immersifs, le tout bien documenté. Les vampires en moins, on obtiendrait un bon polar de traque d’un serial killer, dans le genre du « Lune Sanglante » de James Ellroy, avec cette pointe d’horreur devant l’état des victimes.
Wellington ne pousse pas les effets sanglants plus que nécessaire, et sa description des corps est limite clinique. Tout au long de son roman, il sait garder une certaine mesure et un grand réalisme quant aux limites humaines, et on appréciera qu’il attende la fin pour pousser ses deux héros dans leurs derniers retranchements.

Le roman est découpé en cinq parties, assez déséquilibrées puisque la troisième, centrale, occupe la moitié des quelques 443 pages. Chacune porte le nom du vampire qui y occupera le premier plan avant de finir par retourner à la poussière.
Même si le titre est une référence au nombre de balles du Glock d’Arkeley, on s’attendrait à une série découpée en 13 chapitres et 13 vampires. Or cela ne semble pas être le cas, après une rapide visite sur le site de l’auteur (en anglais), nulle information concernant la suite. Mais détail intéressant, vous y trouverez, en anglais of course, l’intégralité du roman, les 60 chapitres découpés en 60 pages HTML. À réserver aux plus bilingues.
Les autres investiront 7 euros dans l’ouvrage estampillé Milady et obtiendront un volume à la couverture accrocheuse pas déplaisante du tout, plutôt que se meurtrir les yeux sur leur écran.

Quelques reproches à l’édition toutefois.
- Toutes les occurrences de l’expression « s’attendre à (quelque chose) » (« expect something » + infinitif ) (pages 12, 159, 213, 391, 402) ont été traduites par « s’attendre que » suivi d’une proposition subordonnée au futur ou au conditionnel, ce qui est peut-être bien plus littéraire qu’un subjonctif, mais hérissant dans un roman de ce genre.
Loin de moi l’envie de blâmer la traductrice. L’accès possible à la version originale permet de s’interroger sur certains mots incongrus ou erronés. Et pour une fois que mes 11 ans de cours d’anglais me servent…
- Trente phrases de dialogue interrogatif ou exclamatif voient leur point d’interrogation ou d’exclamation rejeté en fin d’incise (par exemple « Tout va bien, lui demanda-t-il ? ») (pages 34, 40, 46, 60, 62, 68, 85, 87, 99, 101, 102, 109, 112, 121, 122 (2), 124 (2), 125, 127, 129, 139, 147, 214, 217, 246, 327, 332, 333, 390)
- Quelques autres fautes, dont certaines flagrantes, auraient pu être évitées à la relecture… Le détail dans le document ci-dessous.

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13 Balles Dans la Peau - Corrections

Titre : 13 Balles Dans la Peau (13 Bullets, A Vampire Tale, 2007)
Série : Vampire Story, tome 1
Auteur : David Wellington
Traduction : Marie-Aude Matignon
Couverture : Kyle Kolker
Editeur : Milady
Site Internet : fiche du roman, site de l’auteur (en anglais), l’intégralité du roman en anglais
Pages : 443
Format (en cm) : 11 x 18 x 2,5
Dépôt légal : mars 2009
ISBN : 978-2-8112-0120-3
Prix : 7 €



Nicolas Soffray
11 juin 2009


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