Les milanais sont foncièrement hostiles aux français, appréciant peu l’ingérence de l’Empereur de France dans les affaires italiennes. Et à la tête de cette rébellion, le comte Orsini. Jean de Clermont a été envoyé auprès de son parrain afin de protéger le Pape et le trésor qu’il transporte avec lui. Le jeune moine de Cluny se remet juste de sa confrontation face au Dragon qu’il combattit avec la belle Marie, cette femme qu’il semble devoir aimer dans une autre dimension. Mais celle-ci ne l’épargne pas, émotivement parlant. Il retrouve la demoiselle lors d’un bal organisé par Orsini. Mais entre la découverte de cadavres en présence de Marie et la dégénérescence de la situation à Milan, Jean se voit obligé de faire appel à la guerrière pour escorter le trésorier du Vatican pendant que son parrain s’occupe de faire fuir le pape.
Le duo de scénaristes Ange continue de revisiter le Moyen-Age européen pour créer l’univers de “Marie des Dragons”. S’inspirant des problèmes que la France a souvent eu avec la papauté – rappelons qu’entre 1309 et 1423, les papes furent installés à Avignon-, ils créent un conflit entre l’Empire de France et l’Italie. Si cette histoire est largement remodelée par les deux scénaristes, le comte Orsini a bel et bien existé. La famille Orsini donna 3 papes à la chrétienté et fut une des plus puissantes familles d’Italie durant la Renaissance. Cette liberté que leur offre ce monde parallèle ouvre beaucoup de possibilités, mais ce qui est intéressant c’est le réalisme de cette Histoire avec un grand H retravaillée. Tout paraît plausible dans ce complot et la fuite du Pape. D’ailleurs, le fantastique paraît arriver tout aussi naturellement. Des rituels qui ne semblent pas du tout aberrants si l’on se réfère à la magie noire et au satanisme. Vraiment, Ange nous concocte un récit non seulement palpitant mais qui croise habilement l’histoire de Marie et l’Histoire de France... la fausse évidemment.
Contrairement au premier tome, la couverture de celui-ci jette un froid. Après le sublime dessin du tome 1, celui du deuxième paraît un cran largement au dessous. Mais ce ne sera qu’une crainte de courte durée car Thierry Démarez nous rassure rapidement dès la première planche. Le dessinateur fait même des prouesses car ses planches seront très riches en cases, souvent petites, voire moyennes, sans pour autant se laisser aller à simplifier son coup de crayon. Belle prouesse même si de temps en temps on aurait aimé, peut-être pas une pleine page, mais au milieu une case de belle ampleur, par exemple pour illustrer le bal chez Orsini. Le point fort de Démarez reste indubitablement la force qu’il donne dans les expressions de ses personnages, les rendant presque vivants, simplement figés sur le papier glacé.
Ce deuxième tome de “Marie des Dragons” confirme tout le bien que l’on pensait après l’incroyable premier volume. Ce mélange parfaitement dosé de fantastique et d’épique laisse augurer encore bien d’autres excellentes surprises dans les prochains tomes. A suivre donc.
(T2) Vengeances Série : Marie des Dragons
Scénario : Ange
Dessin : Thierry Démarez
Couleur : Nicolas Bastide
Éditeur : Soleil
Dépôt légal : 26 mai 2010
Format : 240x320 mm
Pagination : 54 pages couleurs
Prix public : 13,95 €
Numéro ISBN : 2-30201-075-8
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