15 ans plus tard, Marie est devenue une superbe jeune femme, mais surtout une guerrière redoutée, en duo avec un bretteur tout aussi redoutable : William. Elle recherche sa sœur, Armance, seul corps manquant au carnage de son village. Et le destin va lui offrir la possibilité de se rapprocher d’une de ses cibles, un des seigneurs qui paradaient en revenant de la tuerie : Wandonne. Elle doit partir aider le cousin du monstre, Herbeval. Mais la jeune femme est tout sauf discrète et elle va s’attirer les foudres des soldats de la ville d’Enguerrande. Pendant ce temps, à Cluny, un jeune frère part lui aussi à la rencontre d’Herbeval. Les moines de Cluny doivent cacher un terrible secret, une révélation de moines en transe : le monde tel qu’il est n’est pas la réalité et une autre France existerait dans une autre dimension..
Sous le pseudonyme d’Ange se cache un duo de scénaristes ayant le don de surprendre. Ange se compose de Anne (An) et de Gérard (ge), qui ne se séparent plus professionnellement parlant depuis leur rencontre en 1984. Et nous ne pouvons que les en remercier car leurs œuvres ont de quoi éveiller la curiosité. Et c’est le cas de “Marie des Dragons”. Tout commence comme une aventure dans la France du Moyen-Age, avec un village détruit façon première scène de “Conan le Barbare”, d’ailleurs, les cases se vocalisant sur les seigneurs en têtes de troupe nous font fortement penser à ceux du cinéaste John Milius. De plus, le combat de Marie dans l’arène face aux chiens continue à nous évoquer cette référence. Mais revenons au scénario qui va vite dévier car ceux qui pensaient n’avoir affaire qu’à une histoire de chevalier au féminin se fourvoient fortement.
Le fantastique fait très vite son apparition avec une version de loup tout droit sortie de “The Thing” de John Carpenter. Ange nous en expliquera un peu plus loin l’explication : cette France est tout droit sortie d’une autre dimension, un univers parallèle qui prend peu à peu conscience de l’existence d’un double. Et l’intrusion de ce fantastique est fait avec une grande habilité, sans effet grand-guignolesque mais plutôt des créatures bien torturées qui apparaissent que pour certains « élus » dont la petite Marie. Un mélange passionnant car nous voyons bien ces deux histoires parallèles sont source d’intérêt grandissant au fur et à mesure qu’elles se croisent.
Le deuxième atout de “Marie des Dragons” est sans conteste le dessin de Thierry Démarez soutenu par le très beau travail de Nicolas Bastide à la colorisation. En voyant la sublime couverture, on pouvait être méfiant. Il n’est pas rare que le lecteur soit un peu trompé par une belle couverture et un contenu décevant. Ici, très vite nous sommes rassurés. Thierry Démarez porte le même soin au dessin de ses planches. Avec un graphisme très réaliste, il s’applique sur ses décors et le travail sur les planches se déroulant dans le monastère, avec de très beaux jeux d’ombres et de lumière, en est un parfait exemple. Je mentionnais déjà l’intéressant travail sur les versions quasi démoniaques des créatures coincées entre les deux univers, dont le sommet sera bien sur le dragon en fin de tome, mais je vous laisse le découvrir.
Ce premier tome de “Marie des Dragons” est une excellente surprise et ne nous pose qu’un problème : devoir attendre le suivant.
(T1) Armance
Série : Marie des Dragons
Scénario : Ange
Dessin : Thierry Démarez
Couleur : Nicolas Bastide
Éditeur : Soleil
Dépôt légal : 28 octobre 2009
Format : 240x320 mm
Pagination : 54 pages couleurs
Prix public : 13,95 €
Numéro ISBN : 2-30200-797-0
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