Après un somptueux « Welcome to Hope » et en même temps qu’un très prometteur « Ceci est mon corps », Damien Marie fait un virage à 90° et s’essaye à un drame touchant très contemporain.
Le dessin relativement sobre et épuré de Vanders pose une ambiance mélancolique sur l’album. Ce style simplifié appuyé par une colorisation N&B retransmet pudiquement un univers rural passé/présent des plus réalistes.
Peu d’entre nous (les +de 35 ans) auront du mal à retrouver au travers de ces visuels des souvenirs de leur enfance. Ce dessin qui transpire le vécu ouvre les portes de notre conscience et laisse toute liberté au travail narratif.
Damien Marie fait une fois de plus ressortir son talent. Cette revisite de son être intérieur par le héros reste très légère. C’est vrai qu’il n’y a rien de transcendant dans cette recherche des erreurs passées. Et c’est bien là, à la fin de la lecture, que l’on prend vraiment conscience de ce que peut faire cet excellent scénariste.
En intégrant un côté fantastique à l’histoire, il donne une autre dimension à la maigre intrigue. Son orchestration et son rythme permettent de créer des effets de surprise et de suspens tout du long. Il nous agrippe et nous maintient en haleine jusqu’à la conclusion.
Ce chassé-croisé passé/présent cadencé par les entrées/sorties de la mythique forêt retient toute notre attention. On assiste à une introspection intimiste traitée comme un thriller.
Ce roman graphique nous démontre une fois de plus que les deux « Damien » peuvent magnifier une histoire si réaliste qu’elle en deviendrait presque banale.
Une belle réussite à ne pas rater.
Parce que le paradis n’existe pas Scénario : Damien Marie
Dessin : Vanders
Couleur : Vanders (Damien Vanderstraeten)
Éditeur : Bamboo
Collection :Grand Angle
Dépôt légal : Février 2009
Format : 23 x 17 cm
Pagination : 150 pages couleur
ISBN : 978-2-35078-588-2
Prix public : 14,90€
© Illustrations : Vanders - Bamboo.