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Mars attacks !
Film américain de Tim Burton (1996)
Sortie le 27 février 1997


Genre : science-fiction satirique (degré 2 et plus !)
Durée : 1h41

Avec Jack Nicholson (Le président Dale/Art Land), Glenn Close (Marsha Dale), Pierce Brosnan (Donald Kessler), Annette Bening (Barbara Land), Jim Brown (Byron Williams), Lukas Haas (Richie Norris), Rod Steiger (Général Decker), Natalie Portman (Taffy Dale), Martin Short (Jerry Ross), Danny DeVito (Rude Gambler), Tom Jones (lui-même), Sarah Jessica Parker (Nathalie Lake), Michael J. Fox (Jason Stone), Sylvia Sidney (Florence Norris, la mamy), Pam Grier (Louise Williams), Lisa Marie (La martienne), Christina Appelgate (Sharona), etc.,

On les attendait depuis des années, ils sont là ! La Terre est stupéfaite mais prête à souhaiter la bienvenue... aux Martiens.

Ils atterrissent enfin et sont accueillis avec les honneurs par Dale, le président des Etats-Unis. Mais,bien qu’ils proclament « être venus en paix », il faut croire que le traducteur s’est trompé ou que le sens de ce mot n’est pas le même sur Mars car ils provoquent carnages sur carnages, détruisent les monuments et enlèvent humains et animaux à des fins expérimentales douteuses.
Mais, chez nous les humains, il y en a toujours un plus malin que les autres et Mamy sera notre sauveuse des temps modernes.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, je vais tenter de vous commenter ce film de Tim Burton !

Incroyable, tout simplement, à sa première vision, j’ai été... atterrée. Personne ne m’avait dit qu’il s’agissait d’un film au second degré et je n’avais pas “switché” sur ce principe. Alors, imaginez ma tête devant cette « nullité » !!!

Par contre, au hasard de la zapette, par un de ces soirs d’été toujours aussi riches en programmes de qualité, je me suis arrêtée sur « Mars Attacks ! » et j’ai accroché “à mort”.

Ce film est plein de microscopiques touches de moquerie du système, des valeurs américaines, du cinéma et même de la littérature...

En vrac, quelques clés de lecture centrées sur le côté acteurs. Le général Casey, afro-américain qui nous rappelle Colin Powell, Pierce Brosnan en caricature d’Anglais, croissement de « Sherlock Holmes » et du “Q” de 007, des bonnes sœurs, rappel de « Sister Act », à Las Vegas, Sarah Jessica Parker (« Sex & the City ») en animatrice d’une émission de mode « Top model » -rôle qu’elle va amplifier dans la série susnommée qui commencera en 1998, le général Decker, avec ses lunettes noires qui ressemble au dictateur polonais Jaruzelski, Martin Short (Jerry Ross, le porte-parole), copie conforme de Michael J. Fox dans la série débutante (à l’époque) « Spin City », Tom Jones dans une caricature de lui-même, précédant son vrai come-back de deux ans plus tard avec « Sex Bomb », Jack Nicholson, sublime comme dans « Vol au dessus d’un nid de coucous », transcende complètement son rôle de Président mégalo, stupide et obsédé par sa petite personne. Sans compter son autre rôle, méconnaissable physiquement..
Mais les valeurs, la civilisation et le cinéma américain en prennent aussi pour leur grade.
Le générique de la Warner Bros, traversé par une soucoupe volante, le restaurant de Donuts (références aussi omniprésentes dans « Twin Peaks »), le casino de style égyptien et le rôle de Byron, tels des allusions au film dont on va tirer la série « Stargate SG1 », la chaîne de télévision qui porte le doux nom de GNN, les soucoupes qui font penser aux tripodes de « La Guerre des Mondes », la Martienne de synthèse qui mâche toujours un chewing gum (même s’il lui est indispensable puisqu’il lui donne de l’azote à respirer), les armes des enfants qui jouent aux jeux vidéo et les armes des Martiens qui sont pratiquement identiques alors que les EU sont un pays particulièrement sensibles au droit du port d’armes avec un lobby très puissant dirigé d’une main de fer par Charlton Heston (Oui, l’acteur). D’ailleurs on tire partout dans ce film et ce n’est jamais la meilleure solution pour éliminer les Martiens.
Aussi, une arrivée d’hélicos sur un désert qui, s’il était vert, ferait penser à l’assaut d « Apocalypse Now » (et nous rappelle une des séquences clefs de « Independance Day », NDLR).

La liste est ici non exhaustive et vous prendrez un grand plaisir à en trouver plein d’autres. Par ailleurs, on notera également que l’action n’est pas située dans le temps. Burton nous joue des tours en mêlant des références temporelles différentes : la technologie comme le traducteur et les ordinateurs est celle de la fin des années 60 ou du début des années 70, les voitures itou mais les vêtements des personnages sont contemporains. Dans un discours du Président Dale, on fait allusion au mythe apocalyptique du changement de millénaire et la déco date de Nancy Reagan (une référence, NDLR !).

Très (délicieusement) kitsch, les rôles féminins sont limités à ceux de belles poupées, garces ou potiches (pléonasmes ?) et le traitement des rôles masculins étant similaire, on ne tiendra pas rigueur au scénariste (Jonathan Gems) de ces choix tant le film ne peut se voir et se comprendre qu’au second degré.
De ce point de vue, les acteurs sont d’ailleurs tous étonnants de vérité et de simplicité car ils jouent tous avec leur propre image, quitte à cabotiner allègrement, grâce à des rôles ni faciles ni spécialement valorisants.
Bref, Tim Burton nous propose une satire intemporelle, où, bien avant les événements du 11 septembre, les soucoupes volantes s’explosent contre les hôtels de Vegas, ville du sexe, du jeu et du vice et s’avèrent être une force de destruction dont les motivations restent inexplicables.

Seule la fin qui semble expédiée puisqu’elle ne prend que 15 minutes des 1h41 du film et la fuite du quintette (dont font partie Byron et Tom Jones) n’apporte rien à la structure narrative de l’ensemble.

Caricature du pouvoir et de la bêtise -prenez le parti d’en rire et vous ne serez pas déçu- un film à voir et à revoir pour mieux en saisir les finesses et l’importance d’une excellente bande son, assez décalée.

Petit bonus en forme de miracle pour un film de 1996 -avant l’avènement de la Toile- Warner Bros lui a consacré un site qui ne se contente pas de juste nous proposer la bande-annonce.

Une comédie SF qui, sans atteindre le statut de chef-d’œuvre immanquable, ne rate pas sa cible et divertit intelligement.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Mars Attacks

Réalisation : Tim Burton
Scénario : Jonathan Gems

Producteurs : Tim Burton et Jarry L. Franco
Producteurs associés : Paul Deason et Mark Milleur

Musique : Danny Elfman
Directeur de la photographie : Peter Suschitzky
Montage : Chris Lebenzon

Production : Warner Bros, USA
Distribution : Warner Bros, France

INTERNET
http://marsattacks.warnerbros.com


Véronique
7 juillet 2004



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