LE SUJET
Quelle étrange affaire que le cambriolage de ce laboratoire étudiant les maladies génétiques ? Surtout que le directeur du laboratoire déclare à la police que rien n’a disparu. Pourtant, le journaliste Carlo Giodani sent qu’il y a quelque chose à creuser. Il n’est pas le seul, Franco Arno, ancien journaliste devenu aveugle suite à un accident, a été témoin de scènes plutôt étranges. Et quand le médecin faisant partie d’une de ces scènes est poussé sous un train, l’affaire prend une dimension tout autre. Les deux hommes vont mettre en commun leur expérience et enquêter sur ce mystérieux laboratoire, quitte à devenir les cibles du meurtrier.
CE QUE L’ON EN A PENSE
Deuxième film de Dario Argento et de nouveau un giallo, « Le Chat à Neuf Queues » montre à quel point le cinéaste parvenait à maîtriser un sujet qui lui tenait à coeur. Ce film est en effet un excellent polar, où quelques touches d’humour viennent détendre une atmosphère très tendue. Loin du sanguinolent d’un « Ténèbres », « Le Chat à Neuf Qeues » est tout en finesse, en indices parsemés avec minutie pour un final époustouflant sur les toits.
Serait-ce la musique d’Ennio Moricone qui, en ouvrant la séance, annonce immédiatement que le film sera de qualité ? Le raccourci est très facile mais le fait est que le spectateur est immédiatement dans l’ambiance et n’en sortira qu’à la dernière seconde. Marque du maître, le spectateur se retrouve dans la peau du tueur avec le tournage à la première personne. Mais contrairement à ses autres films, tout ne commence pas par un meurtre mais un cambriolage. Si le spectacteur peut être un peu décontenancé par un tel début, il retrouve vite ses marques, car avec des journalistes trop curieux et des scientifiques qui retournent leur veste, il aura du pain sur la planche. Dario Argento s’attaque ici à un sujet qui va faire les choux gras du cinéma par la suite : les problèmes de génétiques. Mais nous sommes encore loin des multiples mutations du cinéma d’horreur, nous sommes dans les troubles psychologiques d’un très bon cinéma de suspense.
Dans le rôle du journaliste aveugle, un excellent Karl Malden nous offre toute sa palette d’acteur, à la fois tendre, énigmatique, voire même inquiétant vers la fin du film. James Franciscus, même si parfois son jeu est un peu excessif, campe un bon journaliste, assoiffé de vérité et qui va jusqu’à risquer sa vie. A noter la performance d’actrice de la jeune Cinzia de Carolis dans le role de Lori, qui n’aura pas une très grande carrière mais qui pourtant nous étonne dans ce role de la jeune fille recueillie par Karl Malden et qui devra affronter le tueur.
L’ÉDITION DVD
Comme tous les DVD de cette collection, trois choix de langues nous sont proposés : la version françaises, une version anglaise et pour les adeptes d’Argento, l’inévitable version originale italienne. En bonus, un intéressant reportage intitulé « La rançon du succès » nous racontant le passage de l’inconnu Dario Argento de « L’Oiseau au Plumage de Cristal » au scénariste à succès du « Chat à Neuf Queues ». Les autres bonus sont plus classiques mais non moins intéressants.
CONCLUSION
« Le Chat à Neuf Queues » est un excellent giallo réalisé par Dario Argento, marriant ce côté visionnaire du réalisateur et son art pour créer des suspens vous attrapant aux tripes. Une oeuvre qui s’impose dans toute bonne vidéothèque.
LE CHAT A NEUF QUEUES
ÉDITION SIMPLE DVD
Il Gatto a nove code
Durée : 1h47
Sortie en salle France : 9 août 1971
Édition Simple DVD
Format image : Univisium 2.1 (Format inventé par Storaro)
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Audio : Anglais, Français et Italien Dolby Digital Mono d’origine
Sous-titres : Français et option sans
Bonus
La rançon du succès (26mn)
Entretien avec Dario Argento et Luigi Cozzi
Galerie photos
Bande-annonce d’époque
Production : Labrador Films, Mondial Films, Seda Spettacoli et Terra filmkunst
Édition : Wild Side Video
Collection : Les Introuvables
Parution : 3 novembre 2010
Prix conseillé : 14,99€
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