LE SUJET
Ténèbres est le dernier best seller de Peter Neal. Pour la promotion de son livre, il quitte les Etats-Unis pour Rome, où l’y attend son agent. Mais des meurtres particulièrement sanglants vont accompagner la publication du livre. D’abord, une inconnue qui sera égorgée au rasoir avec des pages du roman dans sa bouche. Puis l’assassin va s’en prendre à des personnes de plus en plus proche de l’auteur. Et pour bien énerver la police, il laisse une lettre reprenant des passages du livre chez l’écrivain. Qui peut bien en vouloir à Peter Neal au point de s’en prendre à son entourage ? Qui est assez fou pour appliquer les préceptes douteux du héros de Ténèbres ?
CE QUE L’ON EN A PENSE
C’est en 1982 que sort sur les écrans « Ténèbres », le nouveau film de Dario Argento. Le réalisateur marque une pause dans le fantastique après « Suspira » et « Inferno ». Il revient au style qui l’avait lancé dans la réalisation avec « L’Oiseau au Plumage de Cristal », le giallo. Mais avec la célébrité viennent les moyens, et le casting de son film s’étoffera d’acteurs américain : Anthony Franciosa, célèbre grâce à la série télé « Matt Helm » et John Saxon (« Joe Kidd », « Les griffes de la nuit », etc). On retrouve aussi au générique, dans le rôle de l’inspecteur de police, Giuliano Gemma, connu par son role de Ringo dans les western spaghetti ou comme l’amoureux de Michèle Mercier dans les Angélique.
Un casting de choix qui pourrait laisser penser à un nouveau grand Argento. La déception est de taille. Mal reçu par les critiques, réhabillité par la suite pour être encensé, « Ténèbres » reste toutefois gâché par de nombreuses imperfections. Certes, le scénario est du bon Argento, allant dans le pur slasher, les cadavres se multipliant comme des petits pains. Il y a aussi ce flash-back récurrent à la première personne... qui rappelle aussi le même style de flash-back utilisé par Sergio Leone dans « Et pour quelques dollars de plus », en 1965. Et puis il y a ce fabuleux plan séquence, réalisé grâce à une louma, (une de ces premières utilisations à l’écran) dans lequel la caméra semble faire un salto au ralenti par dessus de la maison des 2 lesbiennes avant que le tueur entre en action. Les rebondissements sont nombreux et le final grandiose. Mais il y a quand même un mais...
Il y a la scène avec le chien, un classique chez Argento. Mais vraiment, rien n’est crédible dedans : le doberman qui peine à rattraper la fille. Il la mord au bras mais elle a à peine une éraflure qui ne la gène pas une seconde, et le final, la hache qui n’arrive pas à lui ouvrir le ventre. Oui, tout pour vous gâcher le film !
Et alors que la musique est un élément majeur des films d’Argento, la surenchère de musique électro, super à la mode dans les années 80, pourrit totalement l’atmosphère. Certes, cette musique éveillera de nombreux souvenir car utiliser souvent par la suite, mais cela ne suffit pas à en faire réellement un élément du film.
Une atmosphère en effet bien différente des autres oeuvres du cinéaste. Exit la touche baroque de son cinéma jouant sur les contrastes entre couleurs froides et couleurs chaudes. En dépit de son titre, « Ténèbres » est au contraire très lumineux et baigne dans une blancheur qui lui confère un aspect froid, quasi clinique.
L’ÉDITION DVD
Je dirais, à film moyen, DVD banal. Et cette édition simple l’est par le classisisme de ses bonus. Une analyse du film, des interviews de Argento et du compositeur de la ritournelle exaspérante. Donc pas grand chose à dire.
CONCLUSION
Au final, « Ténèbres » aura beau être vu par certains comme son meilleur giallo, je reste réellement sur ma fin et voit dans ce film plutôt une perte d’identité d’Argento qui s’est laissé enivrer par un casting intéressant mais une réalisation loin de ce qu’on pouvait attendre dans les années 80.
TENEBRES
ÉDITION SIMPLE DVD
Tenebrae
Durée : 1h36
Sortie en salle France : 27 avril 1983
Édition Simple DVD
Format image : 1.85
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Audio : Anglais, Français et Italien Dolby Digital Mono d’origine
Sous-titres : Français
Bonus
La maîtrise d’un genre (26mn)
Entretiens avec Dario Argento, Luciano Tovoli (directeur de la photographie) et Claudio Simonetti (compositeur)
Galerie photos
Production :Sygma Cinematografica
Édition : Wild Side Video
Collection : Les Introuvables
Parution : 3novembre 2010
Prix conseillé : 14,99€
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