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Sans La Télé
Guillaume Guéraud
Rouergue, doAdo, autobiographie cinématographique, 110 pages, septembre 2010, 9,50 €.

Guillaume Guéraud avait déjà montré à travers ses livres précédents son amour immodéré pour le grand écran.
Que ce soit dans les sujets traités ou encore plus dans son écriture très cinématographique, et carrément dans son roman de l’an dernier, « Déroute Sauvage », qui est un hommage aux films de genre.



Comme tout écrivain qui se respecte, Guillaume Guéraud met de lui dans chacun de ses romans. Où ça ? Bonne question, comme pour tout écrivain. Où est le réel, où est le fictif ? La chasse est toujours ouverte pour les maniaques.
Et arrive le jour où l’écrivain parle vraiment de lui, exposant sa vérité. Pas forcément la vérité mais celle qu’il veut donner à montrer à ses lecteurs.

Guillaume Guéraud est un enfant des années 70 et 80, un enfant du monstre télé, ou presque, puisqu’il explique que justement, cette putain de télé, il ne l’avait pas. Et ne pas avoir la boîte à images chez soi, c’était comme vivre hors du monde de tous les jours. C’était ne pas pouvoir participer aux discussions dans la cour de récréation. C’était devenir autre, différent, hors de la norme. Et c’est sûrement ce qui a construit Guillaume Guéraud.

Mais surtout, cette absence de la télé fut pour l’auteur le début d’une histoire d’amour intense avec le grand écran. Il nous en relate toute la découverte, au fil de ses jeunes années. Du cinéma qui va l’éveiller au monde, un autre monde donc. Mais qui va aussi le faire mûrir, un peu trop vite parfois. Lui donner des bases de vie, et surtout une sorte d’éveil politique.
Le cinéma va l’aider à se construire, entier, tel qu’il est et qu’on le ressent aujourd’hui, dans ses livres, mais aussi dans ses interviews, dans ses délires comme cette série de petits films expliquant comment devenir écrivain.

Guillaume Guéraud s’expose en gros plan, en plan américain, en contre-plongée. Et il nous donne les preuves de sa vie en mettant entre chaque chapitre un extrait de ces films qui l’ont accompagné au fil des ans. Il ne se ménage pas, mais on en a l’habitude en tant que lecteur et ça nous soulage qu’il se maltraite lui-même pour une fois et pas nous.
Car bien que ce soit de cinéma qu’il cause ici, Guillaume Guéraud est avant tout un écrivain, avec sa voix, avec sa force, avec ses c------s…

Ce roman est une ouverture sur la vie, un essai d’autobiographie, même si je me doute que Guillaume Guéraud détestera cette remarque, mais grâce à ces lignes, on a l’impression de le connaître un peu. Et notre côté midinette ou voyeur amateur de tabloïd est conquis. Après tout, nous sommes aussi des enfants de la télévision…
Et du cinéma…
Et de la littérature…
Encore des enfants quoi…


Titre : Sans la télé
Auteur : Guillaume Guéraud
Couverture : Dorothy-Shoes
Éditeur : Rouergue
Collection : doAdo
Pages : 110
Format (en cm) : 14x20,5x1
Dépôt légal : septembre 2010
ISBN : 978-2812601620
Prix : 9,50 €


Guillaume Guéraud sur LA YOZONE :
- Déroute Sauvage
- Je mourrai pas gibier
- Le contour de toutes les peurs
- La Brigade de l’Oeil
- Une interview


Michael Espinosa
8 septembre 2010


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