genre : fantastique, épouvante
durée : 1h33
Avec Calista Flockhart (Amy), Yasmin Murphy (Maggie), Elena Anaya (Helen), Gemma Jones (Mme Folder), Richard Roxburgh (Robert)...,
Amy, jeune infirmière, décroche un poste de nuit dans un hôpital pour enfants délabré, situé sur une petite île au large de l’Angleterre. Le bâtiment, qui présente d’étranges signes de délabrement, est en cours d’évacuation : les derniers patients attendent un transfert retardé par de fortes intempéries. Mais peu à peu, d’étranges accidents surviennent : les enfants sont victimes de blessures sans que ni chutes ni chocs n’en soient la cause. Pour eux pourtant, l’explication porte un nom : la Fille mécanique. Amy va tout faire pour les protéger...
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ne s’attendait pas à croiser Calista Flockhart sur la route du cinéma fantastique espagnol, elle qu’on avait tant associée au personnage haut(ement) perché d’Ally Mc Beal dans la série du même nom.
Deuxième et agréable surprise : elle est tout à fait convaincante dans le rôle de la jeune infirmière rongée par l’angoisse et les remords, et tout aussi efficace lorsqu’elle décide d’affronter les / ses démons.
Car c’est aussi de repentance, de culpabilité, de pardon et de responsabilité dont il est question dans « Fragile » ; Jaume Balaguero (« La Secte sans nom », « Darkness », « REC ») exploite en effet intelligemment le symbole du fantôme pour aborder ces thèmes, et jouer sans cesse sur le fossé creusé entre adultes et enfants, sur la « fracture » infligée au sens propre par cette étrange Fille mécanique.
Seul le personnage d’Amy semble se situer à la lisière de ces deux mondes, celui des grands et des petits bien plus finalement que celui des vivants et des morts. Elle porte en elle une sorte de grâce quasi-enfantine (le visage de Calista Flockhart l’incarnant à merveille) qui va lui permettre de comprendre les uns pour convaincre les autres.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si une scène du film nous montre les enfants assistant à une projection de « la Belle au bois dormant », Balaguero utilisant à plusieurs reprises des éléments de contes de fées qu’il disperse ensuite dans son film (des infirmières douces et fragiles, des enfants sages et candides, deux grands-mères conseillères et bienveillantes, une directrice sévère...), comme pour mieux illustrer la question de la croyance.
Le sang ne coule pas dans « Fragile », mais nos nerfs ne sont pas épargnés pour autant : le cadre lugubre de l’hôpital délabré et désert, la menace invisible mais que l’on sait pourtant présente, participent très efficacement à l’escalade de la tension, qui atteint son paroxysme avec l’apparition du fantôme, très réussi et absolument flippant.
En bref, pas de doute permis : le réalisateur de « REC » est bien, lui aussi, un fils prodige du nouveau fantastique espagnol.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Fragiles
Réalisation : Jaume Balaguero
Scénario : Jaume Balaguero et Jordi Galceran
Producteur : Julio Fernandez
Producteur exécutif : Carlos Fernandez, Julio Fernandez
Directeur artistique : Alain Bainée et Inigo Navarro
Musique : Roque Banos
Costume : Patricia Monné
Production : Castelao Producciones S.A
Distribution : Filmax