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Secte sans nom (La)
Film espagnol de Jaume Balagueró (1999)
23 août 2000


Genre : thriller horrifique
Durée : 1h42

Avec Emma Vilarasau (Claudia), Karra Elejalde (Massera), Tristan Ulloa (Quiroga), Pep Tosar (Toni), Toni Sevilla (Franco), Jessica Del Pozo (Angela), Brendan Price (Marc), Sebastian Sellent, Carlos Lasarte, Nuria Cano, Josep Maria Domènech, Manel Bronchud, Jordi Dauder

Outre le fait qu’il permette de parler à nouveau de cinéma européen, « Los sin nombre » (dont la traduction serait plus proche de « Les sans nom ») marque l’arrivée d’un jeune cinéaste dans le domaine du thriller horrifique à tendance glauque.

Claudia a vu sa vie détruite cinq ans plutôt, lorsque sa fille, Angela, a été enlevée, torturée et tuée, non sans avoir été atrocement mutilée : seul signe distinctif de la victime, son bracelet et une malformation à la hanche dont elle était affublée.
Depuis, Claudia vit seule, divorcée, dans la solitude de son train-train quotidien et le support de ses copines de bureau.

Mais sa vie va basculer de nouveau dans le passé à la suite d’un étrange appel téléphonique : « Maman, viens me chercher ... ».

Totalement déstabilisée, Claudia se lance sur les traces de sa fille, en compagnie de l’ex-flic qui s’était occupé de l’affaire cinq ans plus tôt. Tous les indices qu’ils rencontrent, au cours de leur enquête, les confrontent à une étrange secte, issue de l’esprit sadique et tourmenté d’une victime des centres d’expérimentations nazis, dont la quête des membres, les « sans nom », n’est autre que la synthèse du Mal absolu.

Inspiré d’un piètre bouquin de Ramsey Campbell, Jaume Balagueró, qui signe également le scénario, choisit le parti de gommer les aspects fantastiques pour ne garder que la part de thriller horrifique du récit. Et c’est incontestablement une réussite.

Le réalisateur catalan, à cent lieues d’user des possibilités de la région du tournage, Barcelone et sa banlieue, se tourne délibérément vers des ambiances glauques, sombres et délabrées, évoquant le sordide dans un style proche du David Fincher de « Seven » ou « Fight Club ».

La pluie, le poids des lieux exigus chargés de l’horreur de leur passé, ne font que renforcer la teneur malsaine du propos, ce qui n’empêche pas, par endroit, quelques notes poétiques de venir se glisser sur la partition musicale de Carles Casas.

Petit à petit, le réalisateur espagnol nous entraîne dans une spirale de l’horreur, dont l’aboutissement n’est autre que le Mal absolu. Après une telle montée en tension, difficile de tenir promesse, sans plonger dans la farce fantastico-surnatuelle, et donc la conclusion n’est malheureusement pas à la hauteur de l’apothéose escomptée. Dommage.
Mais le sujet ne serait pas complet sans mentionner la qualité de l’interprétation, Emma Vilarasau en tête.

Avec ce premier long métrage, Jaume Balagueró, a non seulement récolté de nombreux prix (Festival de Sitges, Porto, Gerardmer et Bruxelles) mais surtout, se place, au côté d’Alejandro « Ouvre les yeux » Amenabar, au premier plan du nouveau cinéma de genre espagnol.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Los sin nombre

Réalisation : Jaume Balagueró
Scénario : Jaume Balagueró d’après le roman « Nameless » de Ramsey Campbell

Producteurs : Julio Fernández, Joan Ginard
Producteur exécutif : Joan Ginard
Directeur artistique : Matias Tikas
Photo : Xavi Gimenez
Montage : Luis de la Madrid
Musique : Carles Casas

Effets spéciaux : DTT
Distribution : Mars Film


Bruno Paul
13 août 2000



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