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Merci Monsieur Wul
Le temple du passé, Piège sur Zarkass et La mort vivante de Stefan Wul
Délices & Daubes n° 73


On redécouvre pour la énième fois - mais c’est très bien comme ça -, à chaque ré édition, un des Grands Maîtres de la SF francophone : Monsieur Stefan Wul (voir le récent papier du nôtre de Stéphane, le Pons).

Du coup - vous me connaissez, mes neurones mémoriels sont fatigués - je ressors de ma bibal l’Ailleurs et Demain/ Classiques doré (Robert Laffont 1970, 365 pages) qui lui est consacré.

Le premier roman Le temple du passé (FNA 1957), est une histoire incroyable (et pourtant on y croit) d’un astronef avalé par une très grosse bête qui vit dans un océan de chlore. Les deux survivants, un pilote et un aspirant- médecin sont particulièrement malins et savants et vont déployer des trésors d’ingéniosité. Ils vont transformer la bête de l’intérieur d’animal marin en équivalent batracien, l’amener sur la terre ferme, et créer au passage une nouvelle espèce. Le pourquoi de ce titre vous sera révélé dans les dernières pages. Quelle chute, mon zami !

Le second, Piège sur Zarkass (FNA 1958) est un splendide planet opera digne de Jack Vance. Cette planète extraordinaire avec ses indigènes qui muent comme des serpents, sa faune étrange et sa flore bizarre est un monde ami des Terriens. Mais une nouvelle race extra-terrestre inconnue, les Triangles, veut en chasser les Terriens et manipule le pouvoir zarkassien. Deux espions terriens sont envoyés sur place pour en savoir plus, un électronicien et un baroudeur pas du tout intello. Ce dernier, Laurent, revêtira pour se cacher la peau d’un ancien roi. Et le piège se refermera sur lui, mais pour la bonne cause, celle de la culture zarkassienne et de l’amitié entre les peuples.

Le troisième, La mort vivante (FNA 1958) est tout simplement extraordinaire. Un bouquin de SF mais aussi de fantastique et d’angoisse où, à la suite d’une expérience de clonage, le vieux biologiste Joachim redonne vie à la fille défunte de Martha. Mais le résultat est pour le moins surprenant. Dans un château inquiétant au sommet des Pyrénées, battu par les vents radioactifs de la Terre mourante, gardé par des araignées mutantes géantes et un monstre humain Ugo, digne descendant de l’aide de Frankenstein, une étrange prophétie datant du très ancien temps va se réaliser. Une construction impeccable, du suspens, un crescendo dramatique pour une fin... Que je ne vous raconterai pas. Un chef d’œuvre.

Un truc dont on se rend compte quand on en lit plusieurs à la suite (et, croyez-moi, rares sont les auteurs pour qui ça m’est un plaisir) : Stefan Wul découpe ses romans en plusieurs parties (trois ou quatre) et, en fin de première ou deuxième partie, il glisse une phrase qui annonce la fin. Mais d’une telle manière que ça vous donne encore plus envie de continuer. Je le soupçonne de la rajouter après avoir bouclé le bouquin. Puisqu’il se dit que ce dentiste surdoué de l’écriture ne faisait pas de plan, l’histoire se construisant au fil de l’inspiration.

Bon, vous aurez compris que moi aussi je suis définitivement fan de Stefan. Des descriptions formidables et poétiques, de l’action sans interruption, de l’imagination permanente au service de belles idées, le tout d’une grande facilité de lecture : que demande le peuple ?

Les bouquins collectors du FNA ci-contre ont un demi-siècle et sont aujourd’hui introuvables. Ces trois romans ont été ré édités chez Presse Pocket SF entre 1979 et 1981, puis en Présence du Futur (Denoël) en 1996. Cherchez-les donc d’occas’ chez votre libraire en ligne favori.


Henri Bademoude
5 octobre 2007


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