Miho et Moritaka s’étaient promis de ne pas se revoir avant d’avoir réalisé leur rêve, mais avec l’hospitalisation du garçon et l’inquiétude de Takagi, Miho décide de rompre ce serment et vient à son chevet. Mais malgré toutes ses tentatives, elle ne peut le dissuader d’arrêter de dessiner. Etre si proche de lui rappelle à la jeune femme à quel point elle est amoureuse de son jeune mangaka... Bon, en fait de puis l’age de dix ans, elle est sous son charme. Alors s’il faut le soutenir, elle sera à ses côtés, quoiqu’il advienne. Seulement, la direction éditoriale du Jump ne l’entend pas de cette oreille, surtout que Moritaka est le neveu d’un ancien mangaka, mort d’épuisement. Le directeur d’édition sera donc intransigeant, non seulement il arrête la publication de « Trap » pendant l’hospitalisation de Moritaka, mais les deux jeunes hommes ne se verront de nouveau publiés qu’à leur sortie du lycée ! Cette décision va avoir un retentissement inattendu.
Que les mangas du duo Ohba-Obata peuvent être passionnants et incroyablement denses ! Encore une fois, une foule d’événements vont se bousculer en à peine deux cents pages. Tout d’abord, ils nous montrent le côté pervers de l’exploitation des mangakas et leur aveuglement face à leur passion. Ils prennent l’exemple des mangakas, mais leur démonstration pourrait très facilement s’appliquer à toute personne passionnée par son travail. Et cette fois, nos deux héros vont se mettre eux-mêmes en danger et provoquer l’arrêt brutal de leur série. Un acte qui aura évidemment des conséquences et qui veut aussi montrer à quel point le lectorat et volatile pour ne pas dire volage. Loin des yeux, loin du coeur !
Par contre, plus étonnant, Ohba et Obata nous montre une communauté d’auteurs extrêmement soudés devant les malheurs de leurs collègues. Le monde impitoyable des mangakas se voit, tout d’un coup, prendre un grand coup de philosophie shonen en pleine figure. Les amis se serrent les coudes et soutiennent ceux des leurs ayant des problèmes. Bon, on peut aussi voir dans le boycott des mangakas suite à l’arrêt de « Trap », un acte préventif au cas où ce genre de mésaventure leur arriverait. Mais cela peut aussi être vu comme une rébellion contre les décisions arbitraires et toalement injustifiées de la direction éditoriale. Ce genre de mouvement est-il possible ? Certes, il ne durera que peu de temps dans la série, mais cela marque tout de meme un acte assez incroyable dans un milieu où les auteurs débutants sont plutôt jetables.
Ai-je encore besoin de vous dire que « Bakuman » est un manga obligatoire pour tous ceux qui apprécient ce genre de BD et qu’il nous éclaire sur bien des points obscurs de ce monde, en fait vraiment inconnu.
Bakuman (T6)
Scénario : Tsugumi Ohba
Dessin : Takeshi Obata
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Kana
Format : 115 x 175, noir et blanc - sens de lecture original
Nombre de pages : 192
Date de parution : 1er avril 2011
ISBN : 97825050107060
Prix : 6,75 €
A lire sur la Yozone :
Bakuman (T1 et 2)
Bakuman (T3)
Bakuman (T4 et 5)
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