Décidément, Martin Winckler est un auteur plein de ressources. Alors que la première partie de sa « Trilogie Twain » (« Un pour Deux ») utilisait la première personne à tour de bras, au risque même de perdre un peu ses lecteurs, voici qu’il débute sa deuxième partie de toute autre manière. Oublié la première personne du singulier, vive les séries américaines ! Eh oui, nous n’avons pas ici à faire avec la deuxième partie d’une trilogie mais avec la deuxième saison d’une série.
Le prologue plante bien le décor puisque le lecteur est placé dans la peau d’une personne allant dîner chez des amis et se trouvant avec un plateau-repas sur les genoux devant le récapitulatif de la première saison. Le livre est par ailleurs ponctué de petits apartés, constitués de dialogues entre les 3 téléspectateurs, et quelques rares renvois originalement mis en forme.
Précisons que le « je » est conservé pour un personnage : le psy qui suit les jumeaux Twain, et qui apparaît beaucoup plus fréquemment dans cette saison que dans l’ancienne.
Nous retrouvons donc nos deux jumeaux détectives après 6 mois de retour aux sources. À peine arrivés, les voici obligés de se plonger dans une affaire de réparations illégales d’ascenseurs et de dons trop généreux qui ne font pas l’affaire du bienheureux maire de Tourmens, alors que le système de fichage ADN fait parler de lui, notamment suite à des enlèvements, et que toute la presse people est tournée vers l’inauguration d’un grand complexe culturel (qui apparaît régulièrement au fil des pages) et vers le tournage d’un film par un américain et sa sœur qui ont un effet très inattendu sur nos jumeaux.
Le récit dégénère peu à peu dans le domaine de la fiction lorsqu’il commence à être question de nombreuses personnes présentant des mutations, dont certaines avec des dons très spéciaux ; de manipulations génétiques, de conception et de gestation in vitro. Tout ceci sur fond de manigances politiques, recherche de vie immortelle, abus de pouvoir et combats d’ego démesurés.
L’originalité stylistique de Martin Winckler est indéniable, ainsi, la fin du livre combine les impressions des spectateurs avec la visualisation du générique de la « série », et la prise de hauteur que cela engendre pour le lecteur est bénéfique au récit. En effet, l’aspect de plus en plus « fantastique » est déstabilisant, voire décevant mais l’auteur se rattrape un peu en traitant son roman comme une fiction télévisuelle.
Titre : L’Un ou l’Autre
Série : La Trilogie Twain, T.2
Volume précédent : La Trilogie Twain T.1 : Un Pour Deux
Auteur : Martin Winckler
Couverture : Nejib Belhadj Kacem
Editeur : Calmann-Lévy
Collection : Interstices
Site Internet : fiche du roman
Pages : 298
Format (en cm) : 15 x 23 x 2,5
Dépôt légal : mars 2009
ISBN : 9782702139776
Prix : 17€
Critiques Yozone La Trilogie Twain T.1 : Un Pour Deux
La Trilogie Twain T.2 : l’Un ou l’Autre