Cette histoire est probablement la plus connue de toutes. Deux adolescents amoureux que leur milieu sépare et qui vivent leur amour malgré tout. Ca ne vous dit rien ? Transposez cela dans une exploitation minière et vous avez la base du scénario de “Quand souffle le vent”.
Mais la ressemblance avec Shakespeare s’arrête là. L’histoire suit ses propres sentiers bien que l’on ne puisse s’empêcher de penser à « Germinal » en la lisant. Le plus gros inconvénient des one-shot est souvent qu’ils donnent l’impression qu’il s’est passé peu de choses malgré un débit très rapide. Un mélange entre l’anecdote, la nouvelle et quelques règles de théâtre classique (unité de lieu ou d’action par exemple).
“Quand souffle le vent” n’échappe pas à cette généralité. Il s’agit d’un moment d’histoire qui tente de faire un récit-synecdoque dont notre propre culture viendrait étendre le champ. Cela fonctionne d’ailleurs plutôt bien. Pour peu que vous ayez lu « Germinal » ou vu « les Misérables », le scénario saura exciter votre imagination.
Visuellement, “Quand souffle le vent” est également réussi, même s’il est parfois difficile de faire la différence entre certains mineurs quand leur rôle est de moindre importance. Le choix de la quadrichromie et des tons pastel donne un petit côté vieilli à l’image, un peu comme ces anciennes photos en sépia. La colorisation cependant reste très agréable et les ombres viennent un peu casser le côté pastel.
Au final, ce one-shot se démarque plus par une accumulation de petites qualités et une absence de défaut que par de réelles prouesses scénaristiques ou graphiques. Seule la fin est un peu décevante. On a plus l’impression que l’ouvrage finit comme cela juste pour ne pas terminer sur un happy end plus que par une réelle nécessité narrative.
Quand souffle le vent
Scénario : Laurent Galandon
Dessin : Cyril Bonin
Editeur : Dargaud
Parution : 20 mars 2009
ISBN : 978-2-5050-0601-5
Prix public : 14.50 €