Nous voilà en présence d’une BD pas comme les autres. _ Ici pas d’intrigue à couper le souffle, pas de meurtre, pas de démons... Non rien de tout cela. Il s’agit en fait d’une tranche de vie. Une adaptation en images d’un texte d’Anatole Le Braz, écrivain spécialiste et passionné des légendes bretonnes.
François Debois a su ajuster de belle manière ce récit à un support de 48 pages, avec en bonus de vrais passages du texte original (difficiles à lire sans un petit moment d’adaptation). Le visuel de Sandro et Lacroix nous fait directement et merveilleusement pénétrer au cœur de ce conte.
Alors pour une fois, j’ai décidé de ne pas analyser le scénario dans tous ses recoins, ni de scruter les moindres failles du graphisme. Aujourd’hui, j’ai pris la décision de vous faire partager mon sentiment. Dans les lignes qui suivent, je vais tenter de retranscrire mon ressenti après la lecture de cette BD.
Ouessant, îlot de terre encerclée de brisants et livrée à la fureur du Fromveur « Le grand Torrent » (traduit du ouessantin).
Ouessant, île où les hommes naissent marins et ont l’immensité de l’océan pour cimetière.
Ouessant, île où la vie des hommes est rythmée par la furie d’une mer nourricière.
Ouessant, « l’île des femmes », pour un peuple de traditions. On s’y construit dans un esprit de dévotion renforcé par les contes et légendes enracinées autour du culte de la Mort.
Ouessant, île où la mort, omniprésente, déploit son ombre sur le quotidien d’un peuple valeureux.
Un petit moment de l’existence de cette société, composée en grande partie de femmes, vivant au rythme des tempêtes dans un univers où se mêlent mythes et religion.
Une œuvre en un seul volume, qui mérite, sans nul doute, de trouver une place dans votre bédéthèque.
Le sang de la sirène Scénario : François Debois
Dessin : Sandro
Couleur : Christophe Lacroix
Éditeur : Soleil productions
Collection : Soleil Celtic
Dépôt légal : juillet 2007
Format : 32 x 23 cm
Pagination : 48 pages couleur
ISBN : 978-2-84946-869-2
Prix public : 12,90 €
© Illustrations et BD : Soleil productions, François Debois et Sandro 2007
Critique : Bison 13
Mise en scène : Fabrice Leduc