Vendre son âme au diable pour obtenir ce que l’on désire, l’idée n’est pas nouvelle. Faust et bien d’autres après lui ont essayé. Mais les résultats, souvent spectaculaires, sont rarement concluants. Je doute qu’Avery, le personnage principal d’ « Avery’s Blues » ait lu Goethe et soit au courant du danger de passer un pacte avec Lucifer. Mais bon, quand on veut devenir le meilleur et que le diable lui-même se présente avec un grand sourire, je comprends qu’on ait envie d’essayer.
De toute façon, quand on est pauvre et noir, au fin fond du Sud profond des États-Unis, au moment de la grande dépression, on n’a pas grand chose à perdre.
Alors Avery s’embarque dans sa quête impossible, prêt à tout pour réussir, prêt à tout pour s’en sortir. Il rencontre Johnny, quelques années de moins que lui, des parents aux abonnés absents et pas grand chose à perdre non plus. Ensemble, ils vont lier leurs espoirs et leurs solitudes pour, peut-être, un avenir meilleur. Si le diable le veut.
Les deux jeunes auteurs Angux, dont c’est le premier scénario, et Nùria Tamarit au dessin livrent un bel album, sombre et coloré à la fois, triste et plein d’espoir, terriblement classique et en même temps surprenant. Facile à lire sans être pour autant simplet, « Avery’s Blues » est un one-shot touchant, où l’on suit avec attention les pérégrinations d’Avery et Johnny sur les routes du blues, accompagnés par la figure toujours aussi inquiétante qu’attrayante du diable.
Avery’s Blues Scénario : Angux
Dessin et couleurs : Nùria Tamarit
Éditeur : Steinkis
Pagination : 88 pages couleurs
Format : 18 x 25 cm
Date de parution : 2 février 2023
ISBN : 9782368467114
Prix public : 18 €
Illustrations © Nùria Tamarit et Éditions Steinkis (2023)