Voilà un thriller qui se déroule dans le monde de la finance. Deux scénaristes aux commandes : Corbeyran qui n’a plus besoin d’être présenté et Frédéric Bagarry, celui au fait du milieu, car il a été trader, a travaillé dans des centres de profits, des banques d’investissement et a même enseigné la finance internationale, il maîtrise donc toutes les subtilités de ce monde, en connaît les leviers, les institutions... Il apporte à « Shadow Banking » une indéniable touche de crédibilité.
Éric Chabbert nous propose un dessin réaliste, en accord avec cette volonté de donner un certain cachet d’authenticité à ce qui se veut bien sûr une fiction. Il sait très bien mettre en valeur l’architecture des lieux et apporter du souffle au récit.
La crise financière de 2008 est connue de tout un chacun. Si on a pu en découvrir les funestes conséquences, les rouages qui nous y ont conduits sont bien moins connus et pas forcément faciles à appréhender. Cette bande dessinée se propose, entre autre, de nous plonger dans ce milieu feutré où le costume-cravate est de mise, ainsi que le secret. Les intérêts sont tels, qu’ils ne peuvent qu’attirer toutes les convoitises.
Sous des dehors de respectabilité, tout le monde n’est pas innocent, certains voient ce qu’ils peuvent tirer comme avantages personnels et alors malheur à l’honnête employé qui oserait révéler des magouilles et autres malversations. Victor de La Salle a trouvé quelque chose qu’il n’aurait jamais dû voir. En parler à Mathieu a suffi à l’intégrer dans cette affaire.
Si l’on pouvait craindre que le monde de la haute finance soit austère, pour ne pas dire barbant, il n’en est rien, l’ensemble est passionnant. Au fil des pages, l’histoire s’accélère et prend une autre dimension. De la success story de départ, le récit se transforme avec Mathieu, obligé de prendre la fuite pour prouver son innocence et faire éclater toute la vérité.
Après lecture de « Le pouvoir de l’ombre », on se dit que tous les coups sont permis dans ce milieu, que les enjeux surpassent de loin une simple vie humaine, aisément sacrifiable.
Ce premier tome nous installe parfaitement dans « Shadow Banking », une série passionnante et addictive.
Il est à noter que cet album est préfacé par la journaliste Élise Lucet qui rend hommage à ces hommes de l’ombre qui ne craignent pas de faire éclater la vérité. Et ceux-ci existent, nous affirme-t-elle.
(T1) Le pouvoir de l’ombre Série : Shadow Banking
Scénario : Frédéric Bagarry & Corbeyran
Dessin : Éric Chabbert
Couleurs : Luca Malisan
Éditeur : Glénat
Collection : Grafica
Dépôt légal : 3 septembre 2014
Format : 24 x 32 cm
Pagination : 48 pages couleurs
Numéro ISBN : 978-2-7234-9790-9
Prix public : 13,90 €
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