Il s’agit ici, assurément, d’une histoire qui parlera à nombre d’entre nous. Dans la société actuelle, qui n’a pas ses demi-frères et sœurs, ses « quasi » ? Dans sa propre fratrie, ou bien dans son entourage, c’est devenu très courant.
La scénariste Val et le dessinateur Olivier Neuray sont eux-mêmes un couple « recomposé ». Et leurs expériences respectives transparaissent au travers de ce premier opus commun.
Michou et Jim, tous deux séparés avec enfants, se rencontrent au hasard d’une kermesse d’école. C’est le début d’un flirt qui deviendra au fil du temps plus sérieux. Oui mais voilà, ils ont deux enfants chacun et il va falloir clarifier la situation pour tout le monde. Comment ne froisser personne ?
Le sujet aurait pu être très sérieux ou, au contraire, très comique, mais le duo Val / Neuray a su donner plus de subtilité à leur récit. Tout n’est pas blanc ou noir, drôle ou dramatique…Comme dans une véritable famille, il y a les coups de gueules, les rigolades et les coups de cœur. Et il faut, en plus, faire avec la famille élargie, c’est-à-dire les anciens conjoints et leurs nouvelles conquêtes et, bizarrement, les ex ne sont pas très reluisants. Une petite rancune ? Entre l’ex-femme adultère, hystérique et jalouse et l’ex-mari volage et irresponsable, rien n’est simple.
Et puis, il y a ceux qui pensent qu’une fois séparé, votre vie amoureuse est terminée. Telle la mère de Jim, un peu trop protectrice, ou un peu trop envahissante selon les points de vue, qui projette de vivre à temps plein avec son fils et ses petits enfants. Elle ne songe visiblement pas à un remariage possible pour son fils et envisage l’avenir avec eux.
Toujours est-il que même si parfois, certaines scènes sont un peu clichés, au final, l’ensemble est plutôt agréable. A l’image de la couverture, où Jim et Michou dansent passionnément avec la petite ombre de leurs enfants en toile de fond, il n’est pas question ici que de leur amour. C’est bien plus complexe que cela lorsque des enfants sont de la partie.
Visiblement une suite est prévue puisque la fin du tome 1 n’a rien d’un happy end pour la petite famille. D’ailleurs, cela aurait très bien pu en rester là et mon article aurait été différent puisque le constat aurait été sans appel : la famille recomposée, c’est compliqué et, malgré l’amour, cela ne fonctionne pas toujours. Mais les auteurs ont certainement préféré montrer que le chemin peut être long et semé à la fois d’embûches et de fous rires. Résumer tout cela en un seul album aurait été idéaliste, non ?
Il va falloir travailler dur pour donner une véritable harmonie à leur nouvelle vie, vont-ils y parvenir ?
Côté graphisme, là encore, il est question de modernité. C’est vif, coloré et simple. Il y a peu d’arrières-plans, voire souvent un simple fond blanc. Les personnages sont parfois juste ébauchés, les cases sont alors entièrement beiges ou bleues. Le message est peut être que l’important est ailleurs. L’histoire prévaut sur l’esthétique.
Une constatation personnelle cependant, le personnage de Michou, la mère de famille, est sans doute le plus travaillé et est toujours particulièrement jolie.
A suivre donc dans un second tome, pour voir si Michou et Jim parviendront à unir leurs enfants et à cohabiter sans heurts. Enfin autant que faire se peut au sein d’une famille, qu’elle soit recomposée ou non.
(T1) Un peu, beaucoup, passionnément… Série : Les Quasi
Scénario : Val
Dessin : Olivier Neuray
Couleurs : Ruby
Editeur : Glénat
Dépôt légal : 17 août 2011
Format : 215 x 293 mm
Pagination : 64 pages couleur
ISBN : 978-2-7234-7787-1
Prix public : 12.50 €
Illustrations © Neuray et Glénat (2011)