Or, l’approche du scénario de L’Hermenier est tout autre qui, des faits historiques, ne retient que ce que tout le monde connaît : l’arrestation puis l’exécution de Louis XVI et de son épouse. Le très jeune Louis étant, quant à lui, très tôt visité par le démon Baphomet, qui renouvelle à son attention le thème du pacte faustien : l’immortalité et la possibilité de se venger des hommes, contre une obéissance aveugle aux desseins du camp de Satan !
A partir de ce deus ex machina, de ce postulat fantastique qui n’a que faire de données avérées, ni de leur compréhension - quel type de gouvernance a pu conduire à la Révolution française ? En quoi le ressentiment de l’enfant devrait porter sur l’ensemble de l’humanité présente et à venir ? -, tout est évidement possible.
Et, de fait, les auteurs ne se privent d’aucune facétie ni contradiction narrative, faisant de leur personnage une sorte d’aventurier temporel, jouisseur dénué de scrupules et de sentiments, qui traverse les âges et les continents sans projet défini, se repaissant de la mort pour la mort en des scènes convulsives où Brice Cossu donne le meilleur de lui-même, et où le rouge sang est roi.
Tout cela est bien beau si l’on apprécie l’outrance, oui, mais plutôt vain également. A tel point qu’on en vient à se demander si le titre de l’album, « L’Enfant du Temple », est celui qui convenait. S’il était bien utile de faire référence à ce pauvre Dauphin, dont le parcours fut si bref, pour fonder une série qui promet d’être longue et où, ma foi, n’importe qui pourrait devenir celui dont Satan entend faire son instrument...
(T1) L’Enfant du Temple Série : Le Dauphin, Héritier des Ténèbres
Scénario : Maxe L’Hermenier
Dessins : Brice Cossu
Editeur : Drugstore
Collection : Fantastique et Science-Fiction
Parution : 16 mars 2011
Pagination : 48 planches couleurs
Format : 24 x 32 cm
Numéro ISBN : 978-2-7234-7741-3
Prix public : 13,50 €
Illustrations © Drugstore et les auteurs (2011)