Le monce entier est en alerte car tous les jours à 13h13, une catastrophe a lieu sur toute la planète. Et à l’aube de ce neuvième jour, tous attendent quelle nouvelle plaie va s’abattre. Le même jour, New York honore l’arrivée d’un navire de légende dans son port, un navire qui n’avait pourtant jamais atteint sa destination lors de son voyage inaugural, un navire qui sombra au milieu de l’océan Atlantique. Et pourtant, c’est quasiment flambant neuf que le Titanic entre au port 107 ans après son naufrage. Toutefois, cet événement ne peut être comptabilisé comme étant un acte de ces êtres qui terrifient les plus puissants des chefs d’État. Et alors que 13h13 se passe sans que rien ne semble se passer, l’arche des Kerguelen apparait sous sa forme parfaite, sans l’usure du temps. Est-ce le calme avant l’ultime tempête, l’ultime coup qu’Ils vont porter à la race humaine ?
Décidément, Christophe Bec fait de « Prométhée » son « Twin Peaks » : une œuvre inclassable, qui demande énormément de concentration pour assimiler toutes les informations qu’il balance à chaque tome. Un scénario improbable avec des tomes qui zappent dans l’espace et le temps, cherchant à nous informer de l’évolution de la situation de chaque personnage, certains qui peuvent n’apparaitre que sur seulement deux planches. Bec dévoile millimètre par millimètre le tableau apocalyptique qu’il a peint et on ne peut pas dire que le lecteur soit réellement plus avancé en fermant ce tome 6 qu’il ne l’était en tournant la première page. La seule variante est l’absence de nouveau cataclysme : le changement par l’absence de changement. Oui, Bec joue avec nos nerfs, comme David Lynch avant lui. Qui sont ces êtres qui menacent de détruire la race humaine et pourquoi ? Quel lien avec le titan Prométhée ? On peut élaborer les hypothèses les plus folles mais on espère évidemment que Bec va nous surprendre, nous trouver une théorie inédite qui nous scotchera dans le prochain tome.
Cette fois, Stefano Raffaele est seul au crayon, et tant mieux pourrait-on dire. Trop de mélange de styles graphiques pouvaient certes permettre d’accentuer l’effet zapping de cette série, mais faisait perdre de l’homogénéité à l’ensemble. Raffaele est seul au manette pour ce tome 6 et on sent qu’il s’est éclaté avec les magnifiques doubles pages ou pleines pages qui se multiplient entre les planches fortement morcelées par de nombreuses petites cases, nécessaires vu la densité d’information qu’il doit mettre dans ses dessins en plus des dialogues très nombreux et plutôt compact. Digikore Studios semble avoir gagné ses galons de dessinateur officiel de la série et on ne peut que remercier Soleil Prod d’avoir pris conscience de la nécessité d’avoir un studio sérieux de coloristes au manette. Les œuvres de Raffaele sont transcendées et si on est bien évidemment estomaqué par le rendu de dessins comme la double page du Titanic, on ne fatigue pas à lire toutes les bulles de ces planches.
Décidément, il devient de plus en plus difficile de résumer un tome de « Prométhée » vu la pléthore d’actions et de protagonistes qui passent tels des images furtives au détour d’une planche. Mais c’est aussi une série d’exception, réellement pour adulte, et pour un lectorat exigeant en complexité de scénario.
(T6) L’Arche Série : Prométhée
Scénario : Christophe Bec
Dessin : Stefano Raffaele
Couleurs : Digikore Studios
Éditeur : Soleil
Dépôt légal : 13 juin 2012
Format : 234 x 323 mm
Pagination : 48 pages couleurs
Numéro ISBN : 9782302023321
Prix public : 13,95 €
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