Le visuel de cette BD m’a laissé dans le doute. Non pas qu’il soit particulièrement laid, ou manquant de précision. En fait il est tout à fait acceptable.
Les personnages de James manquent un peu de charisme et de finesse, mais les décors et paysages restent dans le haut du tableau.
En fait, il s’agit plus du choix des auteurs de prendre des animaux comme acteurs.
Cela a forcément un but, mais il m’échappe. Le premier constat avec ce choix est une infantilisation de l’aventure, hors avec un tel scénario, la cible n’est pas forcément très jeune.
Ensuite, cette interprétation diminue la dramaturgie ou le choc psychologique de l’ensemble. En effet, il est plus facile d’admettre que des animaux en mangent d’autres, c’est à la limite purement naturel, alors que des humains faisant acte de cannibalisme, cela reste moins courant.
Cette décision est dotant plus dommageable que le scénario de Patrice Larcenet est tout simplement génial. Dès que l’on fait abstraction du bestiaire, l’intrigue prend une ampleur des plus délectables. L’ambiance est lourde tout du long et les scènes chocs et d’angoisse se succèdent dans un rythme réglé comme du papier à musique.
Un vrai récit fantastique situé chronologiquement dans l’entre-deux-guerres donnant ainsi plus libre cours aux horreurs et légendes qui suivirent ce premier chaos planétaire. L’orchestration millimétrée prend aux tripes tout du long et il est particulièrement facile de se situer au cœur même de l’histoire. Une très belle réalisation scénaristique.
Avec un style graphique plus réaliste, cette aventure aurait pris une dimension plus adulte et aurait approché de la perfection dans le genre.
(T1) L’Escouade 126 Série : La cellule Prométhée
Scénario : Patrice Larcenet
Dessin : James
Couleur : Patrice Larcenet
Éditeur : Glénat BD
Collection : Treize étrange
Dépôt légal : 31 octobre 2012
Pagination : 48 pages couleurs
ISBN : 9782723485678
Prix public : 13,90 €
Illustrations © James et Glénat BD (2012).