Pour preuve, l’épisode inaugural de leur série « Elinor et Jack », conçu comme un enchaînement répétitif de plans-séquences privilégiant la mobilité des personnages en avant-plan d’un décor sommairement évoqué et comme en plan fixe.
Point de départ de l’histoire : la rencontre de la pré-adolescente Elinor avec le jeune et aventureux Jack. Elle qui vient de basculer dans un univers parallèle après avoir, par pure curiosité, passé une porte mystérieuse, et lui qui s’affirme spécialiste de ces réels divergents, le plus désirable étant le monde doré dont il a fait l’objet de sa quête.
Elle, jeune fille raisonneuse qui aimerait tant rentrer chez elle, et lui, rêveur éveillé qui a bien du mal à trouver son chemin dans une infinité de possibles... Un couple improbable, flanqué de nains sortis d’un jeu électronique et d’un lion vieux jeu qui doit regretter amèrement les films de Disney et « Le Magicien d’Oz »... Deux forts en gueule qui se toisent, tout en courant de danger en danger à chaque nouvelle porte qu’ils ont la mauvaise idée de franchir...
On peut, lecteur adulte, trouver lassant ce truc narratif qui consiste à repasser sans cesse le même plat tout en se contentant d’en varier les sauces. Comme on peut regretter le caractère souvent sommaire d’un dessin à la limite du bâclé, et certainement stéréotypé - avec ces grands yeux noirs inexpressifs, empruntés aux mangas mais sans en respecter la cohérence esthétique...
Il faut cependant reconnaître que, fût-ce en boucle, cette histoire fonctionne plutôt bien, d’autant que le scénario parvient à surprendre en bout de course. Même si cette réussite se fait sur le fil du rasoir, et même s’il est clair que le second album devra faire appel à de tout autres ficelles.
(T1) Une porte super mystérieuse Série : Elinor & Jack
Scénario : Raoul Arnaiz
Dessins : Mari Paz Villar
Editeur : Delcourt
Collection : Jeunesse
Parution : 18 mai 2011
Pagination : 48 planches couleurs
Format : 24 x 32 cm
Numéro ISBN : 978-2-7560-2125-6
Prix public : 10,50 €
Illustrations © Mari Paz Villar et Delcourt (2011)