« Horacio d’Alba » fût le plus grand de ces duellistes, lui qui tua son épouse lors d’un de ces duels, lui à qui son fils ne le pardonna jamais. Voici l’histoire d’un homme qui dut reprendre les armes, sa jeunesse derrière lui, pour lutter contre l’émergence de nouvelles idées pouvant mettre à mal le système en vigueur, et prônées par son propre fils…
Voici donc l’histoire d’un conflit entre un père et son fils, un conflit surtout entre deux visions de la justice, entre deux époques. D’un côté, un système qui a eu son heure de gloire, mettant fin à toute forme de guerre ; de l’autre, des revendications pour une justice plus juste, ne dépendant pas de la compétence ou de la chance de son défenseur. Même si les thématiques ne sont aujourd’hui pas les mêmes, il est toujours intéressant de retrouver en toile de fond cette réflexion sur la justice.
- Ex-Libris pour la Librairie Bulles en Cavale a Rochefort
« Horacio d’Alba » part donc d’un sujet et d’un contexte à la fois riche, intéressant et original pour nous livrer une histoire réellement passionnante, malgré son classicisme, en comparaison du reste. Si la vraie force de la série réside dans l’originalité de son concept, l’histoire n’est donc tout de même pas en reste. Une classique alliance entre les deux académies ennemies, qui mettent leurs différends de côté pour lutter contre un adversaire commun. Simple mais efficace. On a droit d’ailleurs à une succession de scènes et de personnages qui apportent un intérêt supplémentaire à la série.
Le dernier intérêt, et non des moindres, réside dans l’aspect graphique d’« Horacio d’Alba », tout simplement superbe. On touche à un des univers qui me plait le plus. Bien sûr, n’est pas Lauffray, Alice ou Recht qui veut, mais Nicolas Siner se démarque pourtant de ceux-ci, malgré un style globalement assez proche.
Personnellement, je n’accroche pas trop avec les visages de certains personnages dont les reliefs tranchent avec le côté lisse de la plupart d’entre eux. Bien sûr, il ne s’agit là que d’un simple détail, qui ne concerne a priori que moi d’ailleurs, au milieu d’une multitude de qualités évidentes !
Un contexte original, une histoire qui tient la route, un graphisme superbe, qu’ajouter de plus !
Critique de « C... »
« Horacio d’Alba » est une des belles surprises du printemps 2011. Une première BD de plus, qui allie déjà l’originalité d’un bon scénario et des qualités graphiques indéniables. Comme je vous en parlais dans le Yo-Hebdo BD 8, l’album a piqué la curiosité de nombreux lecteurs, en a convaincu beaucoup et s’est fait remarqué par une presse plutôt unanime. Mon avis rejoint entièrement celui de « C... », une nouvelle plume qui nous rejoindra épisodiquement et que je vous invite à retrouver sur un Blog BD d’excellente tenue, le Blog de C....
Jérôme Le Gris est né en 1971.
Diplômé de Louis Lumière, il a écrit et réalisé son premier long métrage, « Requiem pour une tueuse » avec entre autres Mélanie Laurent et Clovis Cornillac, sorti au premier trimestre 2011.
Nicolas Siner est né a Paris en 1985.
Il a depuis toujours été attiré par le dessin. Après 4 ans d’études a l’école Pivaut, il obtient son diplôme et entame sa carrière professionnelle avec de l’illustration pour une couverture de roman aux éditions Mnémos et une collaboration régulière au magazine Science et Vie Junior.
On va les revoir, c’est sûr. Surtout, continuez de nous étonner !
Fabrice Leduc
(T1) La République du point d’honneur Série : Horacio d’Alba
Scénario : Jérôme Le Gris
Dessin : Nicolas Siner
Couleurs : François Boucq
Éditeur : 12 bis
Dépôt légal : 31 mars 2011
Pagination : 56 pages couleurs
ISBN : 978-2-35648-235-8
Prix public : 13,50 €
Les liens utiles : Le Blog de Nicolas Siner
Le site des éditions 12 bis
le Blog de C...
Ilustrations © Nicolas Siner et 12 bis (2011)