Après la première lecture de ce tome « Omega », le premier fait marquant reste qu’il colle terriblement à l’actualité. Les révélations sur la chute de « Grandparis », suite à l’effondrement des conglomérats boursiers, font froid dans le dos. Ensuite, force est de constater qu’après cinq années d’existence de cette série, il semble obligatoire de se replonger dans la lecture de tous les précédents volumes pour bien assimiler cette conclusion très riche en révélations, d’autant plus que plusieurs d’entre elles ne sont que suggérées.
Après ce nécessaire passage, tout s’éclaire et l’intrigue construite depuis douze albums par le talentueux duo Pierre Boisserie et Éric Stalner montre son ampleur scénaristique. Ces voyages temporels successifs et répétitifs auraient pu rapidement mettre à mal une histoire mal étudiée ou plutôt mal encadrée. Il paraît évident qu’une bonne conclusion ne pouvait exister sans avoir été pensée dès le début.
Après, pour y arriver, les chemins ont été un peu chaotiques, à l’image de tomes voire de cycles d’inégale valeur. Mais cette finalité reste très convaincante, bien qu’un peu rapide à mon goût, probablement en rapport avec la chute progressive des ventes au fil des tomes.
Heureux ceux qui, comme moi, n’ont pas lâché l’affaire et ont eu confiance en cette saga.
« Oméga », au fond, ne déçoit pas et répond à toutes les questions.
Sur le plan visuel, le travail de Juanjo Guarnido (« Blacksad ») associé aux couleurs de Fred Besson marque la différence.
Au fil des cycles, nous nous étions habitués à un trait certes variable sur le plan de la qualité, mais relativement homogène sur le style. Une architecture des plus classiques restait le maître mot.
Hors ici, J. Guarnido délivre un trait ultra-dynamique, très contrasté, à la limite du caricatural. Une énergie qui ne fait qu’accélérer les faits dans une succession à couper le souffle.
Peut-être une explication sur le ressenti de rapidité de lecture.
Ce style dénote donc vis-à-vis de l’ensemble de la saga, mais singularise d’autant plus cet ultime numéro.
L’un dans l’autre, tout le monde y trouvera son compte et, au fil des pages, l’efficacité est au rendez-vous.
Une conclusion en apothéose un peu rapide ou trop riche (ou trop dynamique) pour un seul livre sans pourtant gâcher notre plaisir.
« Voyageur » restera une belle et longue aventure qui marquera l’univers de la BD.
(T13) Oméga Série : Voyageur
Scénario : Eric Stalner & Pierre Boisserie
Dessin : Juanjo Guarnido
Couleur : Fred Besson
Éditeur : Glénat
Collection : Grafica
Dépôt légal : 16 novembre 2011
Pagination : 48 pages couleurs
ISBN : 9782723462402
Prix public : 13,90€
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Illustrations © Juanjo Guarnido et Glénat (2011).