Terr est un Om de luxe, un animal de compagnie. Auprès de sa maîtresse, il apprend avec elle le savoir des Draags. Seulement, cette nouvelle connaissance n’est pas appréciée par les parents de la jeune maîtresse et Terr décide de fuir avec les écouteurs transmettant cette connaissance. Dans sa fuite, il rencontre Brave, un Om sauvage qui le libère de son collier avant que celui-ci ne le ramène auprès de ses propriétaires. Il n’a alors plus le choix : suivre Brave auprès de son clan, dans un arbre au milieu d’un jardin abandonné. Mais son arrivée n’est pas la bienvenue, il est considéré comme un boulet, étant trop faible et ne sachant rien sur la survie en milieu hostile. Mais Brave croit en lui et veut prouver que ses connaissances peuvent être utiles.
« Oms en série » est peut-être l’oeuvre de Stefan Wul la plus connue du grand public grâce à sa célèbre adaptation en film d’animation : « La Planète Sauvage ». C’était aussi la saga sur laquelle les auteurs seraient le plus regardés car passer après René Laloux et Roland Topor n’est pas chose facile. La couverture va tout de suite donner le ton du choix graphique qui sera pris pour cette adaptation du roman de Stefan Wul.
Avant d’entrer dans le scénario, parlons dessin car Topor avait réellement marqué de sa patte le film. Mike Hawthorne, s’il garde globalement le design des Draags, modernise l’ensemble de l’oeuvre. Alors que le monde dessiné par Topor était encré dans les années 70, avec un côté décadent dans les tenues des Oms ou encore l’allure des Draags, Mike Hawthorne les installe dans un univers froid, où l’originalité n’a pas sa place. Les tenues des Draags sont très sobres, et celle de Terr se résume à un pantalon. Si Topor avait agrémenté le monde d’Ygam de multiples créatures, toutes plus originales les unes des autres, l’Ygam de Mike Hawthorne est très terrestre et ressemble plus à une version futuriste de notre planète qu’à un monde extra-terrestre. La rupture avec le film est donc totalement consommée.
Côté histoire, la rupture est aussi très violente. Si Laloux et Topor s’étaient attardés à nous décrire la civilisation Draag, à passer du temps à nous montrer la relation qui s’établissait entre Tiwa et Terr, Jean David Morvan a au contraire pris l’option de ne pas s’y attarder au point qu’on ne sait rien dans la BD sur la profession des parents de Tiwa, et pas grand chose sur la civilisation Draag. Morvan va à l’essentiel et résume - trop à mon gout - le temps que Terr passe chez les Draags, le faisant s’évader très vite. Certes, la version de Jean-David Morvan semble plus proche du texte original mais aussi moins étonnant et innovant que « La Planète Sauvage ».
Qu’il était donc dur de passer après Topor et Laloux. Ceux qui n’ont pas vu le film d’animation trouveront certainement ce premier tome au rythme soutenu, et ayant les défauts des BD de 48 pages : l’obligation d’aller à l’essentiel, de faire des ellipses souvent très violentes dans le récit et surtout privilégier l’action sur le fond. A noter l’absence de vrais personnages féminins chez les Oms, dont l’origine et inconnu quand on ne connait que la BD.
Le tome 2 d’« Oms en série » clôturera cette saga... 48 pages semblent encore une fois un format bien court...
(T1) Terr, Sauvage Série : Oms en Série
Scénario : Jean David Morvan
Dessin et couleurs : Mike Hawthorne
Éditeur : Ankama
Dépôt légal : 11 octobre 2012
Format : 23,3 x 31,2 cm
Pagination : 48 pages couleurs
Numéro ISBN : 978-2-35910-344-1
Prix public : 13,90 €
A lire sur la Yozone :
La Planète Sauvage
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