Henri Zebrowski, alias Zeb, est un flic tellement pourri qu’il révulse même ses collègues. Moralement répugnant, ivrogne, paresseux, violent, infect, il ne se contente pas d’être un simple alcoolique : durant ses heures de service, il cumule également la double fonction de drogué et de dealer. Mais de temps à autre, comme porteur d’un don de seconde vue, il sait avec une certitude absolue qui est l’assassin.
Patrick Quintana est un tout jeune journaliste d’investigation dont les dents sont si longues qu’elles rayent le parquet. Observateur redoutable, fin connaisseur des tendances sociologiques, excellent communiquant, il sait manipuler tout autant son prochain que l’opinion. Il dénonce les dérives de l’entreprise Metallotech, publie un livre, crée un concept de société bientôt repris par d’autres, suscite l’engouement. Mais en tant que lanceur d’alerte, il est forcément en danger.
Daniel Schwartz aurait pu être une gloire du barreau. Mais les choses n’ont pas tout à fait tourné comme il fallait : sa femme l’a quitté, il est devenu l’avocat des truands. Grand amateur de cinéma, il ne se contente pas d’apprécier les combines délirantes. Il en échafaude lui-même, dont une – qu’il imagine machiavélique – destinée à lui permettre de reconquérir son épouse. On voit se profiler le désastre.
Et l’un de ceux-là est également un sérial-killer.
« Vers dix-sept heures, Jeannette inspectrice scientifique, mit du rap sur son portable et commence à twerker devant le cadavre pendant que ses collègues tapaient en rythme dans leurs mains. »
Un sérial-killer qui tue par plaisir, mais là n’est pas vraiment le sujet. Ni l’intrigue assez simple, qui, sans chercher à accumuler de manière artificielle twists ou rebondissements, sert surtout de support à une « comédie humaine » légère et pleine d’humour. À travers le chassé-croisé de ces trois personnages, à travers leurs trajectoires médiatiques ou picaresques, Pierre Safar s’intéresse avant tout aux personnages et à leurs dérives, à leurs travers pathétiques et très humains.
À des degrés divers, tout le monde – individus, corporations, société – en prendra pour son grade au cours de ce « Travelling fatal » révélateur, où les poses, les hypocrisies, les discours creux et autres travers très à la mode seront vus à travers le prisme d’un humour caustique, sans jugement, sous lequel on distingue une certaine bienveillance pour le genre humain et ses prévisibles penchants. Pour le doucement sarcastique Pierre Safar, la nature humaine, considérée sans fard mais sans aménité, reste au tout premier plan, faisant de « Travelling fatal » un de ces petits polars vite lus et pleins d’humour qui permettent de passer un bon moment.
Titre : Travelling fatal
Auteur : Pierre Safar
Couverture : Anthony Kinné
Éditeur : Favre
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 205
Format (en cm) : 14 x 22
Dépôt légal :
ISBN : 978282922450
Prix : 18 €