Aucune raison pour que cela change car dans ce cinquième opus, Mercy va devoir se coltiner à nouveau quelques faes impressionnants et agressifs, tout cela à cause d’un grimoire dont elle n’aurait jamais dû accepter d’être la récipiendaire temporaire.
La série consacrée au personnage de Mercy Thompson s’inscrit dans le registre de la fantasy urbaine, sous-catégorie « bit-lit », tendance genre à la mode qui vend plutôt bien (et il n’y a rien de péjoratif de ma part dans ce descriptif rapide).
Un univers littéraire et commercial en plein essor depuis une bonne dizaine d’années aux États-Unis puis chez nous, où se croisent tout autant quelques pépites et des romans à l’eau de rose versant dans la collection Harlequin. Un héritage populaire un rien masqué par l’utilisation de quelques ingrédients fantastiques qui en font oublier les origines.
La série de Patricia Briggs navigue assez intelligemment entre ces deux registres tout en utilisant les grandes recettes du roman feuilleton classique aux visées purement distrayantes.
Suivant vos centres d’intérêts, il est donc probable que les peines de cœur de Mercy et ses histoires sentimentales et psychiques avec la meute des loup-garous des Tri-Cities vous feront regretter que l’intrigue ne s’impose pas suffisamment... ou pas, surtout si votre cœur d’artichaud se passionne pour les états d’âme amoureux de notre amie garagiste-coyote.
Il est même possible que vous préfériez ces aspects du récit à cette bataille autour d’un grimoire des faes devenu l’objet ultime de pouvoir.
Ce qui serait assez dommage, mon tout se concluant par une assez belle scène, plutôt poétique et fantasmagorique qui convoque volontairement un florilège de légendes et de contes classiques en les assemblant plutôt finement.
Comme à l’habitude, personnage central et emblématique oblige, la narration s’établit principalement sur des dialogues en phrases courtes entre Mercy et les autres protagonistes de l’aventure, ainsi que sur la retranscription de ses pensées les plus intimes. On note la quasi absence de dialogues directs entre les autres acteurs du suspense, surtout lorsque Mercy Thompson est absente de la scène évoquée.
Dans le dernier quart du roman, on lit avec plaisirs quelques paragraphes imagés assez joliment tournés, descriptions de lieux fantasmatiques ou déformés par des enchantements faes.
L’univers de Patricia Briggs développé dans « Le Grimoire d’Argent » (T5) ne révolutionne bien entendu en rien le genre, ni les grandes règles du fantastique utilisé. Quant à son style littéraire, rien ne le démarque particulièrement non plus.
Néanmoins, sans chercher midi à quatorze heures, mon tout est suffisamment bien tourné pour que le lecteur de base ne se sente jamais volé de ses sept euros et puise dans ce roman sa dose de lecture distrayante.
Titre : Le Grimoire d’Argent (Silver Borne, 2010)
Série : Mercy Thompson, tome 5
Auteur : Patricia Briggs
Traduction (de l’américain) : Lorène Lenoir
Couverture : Daniel Dos Santos (illustration)
Éditeur : Bragelonne
Collection : Milady
Site Internet : fiche série et romans, fiche auteur, page illustrateur (site éditeur), site auteur (en anglais)
Pages : 384
Format (en cm) : 17,7 x 11 x 2,5 (poche, broché)
Dépôt légal : novembre 2010
ISBN : 978-2-8112-0405-1
Prix : 7 €
À LIRE SUR LA YOZONE
Série Mercy Thompson L’Appel de la Lune (T1) : critique et Délices et Daubes n°132
Les Liens du Sang (T2) : critique
Le Baiser du Fer (T3) : critique
La Croix d’Ossements (T4) : critique
Le Grimoire d’Argent (T5) : critique