“Méta Muta” peut se résumer en deux mots, tant au niveau du dessin que du scénario : complètement barré.
On suit Angelino dans ses délires, en décrochant parfois pour assister à des « flash-back » dévoilant les origines de ce paumé de Dark Meat City, puis replongeant dans une traque folle.
Ce spin off fait perdre haleine, nous triturant le cerveau jusqu’à nous inclure dans ce récit décousu et défiant la raison. Contre toutes attentes, le scénariste parvient à nous amener avec lui et on se surprend à le suivre dans cette histoire délirante.
J’avoue, je n’ai pas tout compris et certains passages m’ont été inaccessibles. Je le déconseille donc à ceux qui n’ont pas suivi la série (chroniques du tome 1 et du tome 2). Cependant, pour les fans, ce tome dévoile sans conteste des éléments intéressants de l’histoire des personnages.
Côté graphisme, c’est tout aussi déjanté. C’est fort, dynamique, novateur.
Une chose est sûre, on est loin de nos habitudes visuelles et ça secoue.
Après, ce genre de trait est sans concession, soit on adhère et on adore, soit on reste perplexe.
Il n’en reste pas moins que le traitement des images et des personnages proposé par Jérémie Labsolu ne touche à aucun stéréotype et fait dans le marginal, le décalé, l’original. Il y a une fausse maladresse, des jeux sur la trame, la répétition de motifs et les tâches d’encre. Le tout crée un simulacre de naïveté, vite détrompé par des scènes qui giclent, bondissent et bataillent.
Tout ceci colle parfaitement à ce récit plus que singulier, donnant à cet univers une identité très forte, réussie.
“Méta Muta” est donc à conseiller plutôt aux initiés, et à ceux qui n’ont pas peur de se faire tordre l’esprit par un monde hallucinant et halluciné.
Méta Muta Série : Mutafukaz
Scénario et dessins : Jérémie Labsolu d’après une idée originale de Run
Éditions : Ankama Éditions
Collection : Label 619
Dépôt légal : avril 2009
Pagination : 221 pages noir et blanc
ISBN : 978-2-916739-42-7
Prix public : 11,90 €
© Ankama Éditions (2009)