Le baron Christian de Saint-Hubert vieillit et commence à se poser la question de sa succession : Théodore n’a pas la carrure, Victor n’est pas son propre fils, reste Eugène qui a toujours été son préféré. Il cherche à se rapprocher de lui mais cela s’avère compliqué. Malgré le fait qu’il soit curé, il est très engagé dans la lutte ouvrière donc contre le système financier et surtout très proche de sa cousine Odile.
De son côté, elle a maintenant deux enfants et aide son frère dans ses choix d’investissements divers. Odile est une sacrée femme dans la lignée de sa mère, qui suit son instinct et ça lui réussi bien.
Passionnante saga financière et familiale, “La Banque” se renouvelle au fil de ses albums. Dans ce quatrième tome, la dimension historique, notamment avec La Commune, domine largement. Le temps des révélations est venu, mais je n’en dirai pas plus, c’est à découvrir. L’intrigue prend un peu de hauteur pour aborder les bouleversements qui secouent la période. En 1857, les ouvriers se préparent à un soulèvement qui pourrait mettre fin au système bancaire français. Les communards sont des partisans du socialisme et de l’anarchie, donc contre le système financier de l’époque. Il n’est pas bon d’être banquier, sauf pour s’en mettre plein les poches.
Les scénaristes Pierre Boisserie et Philippe Guillaume maintiennent les querelles familiales au centre du récit tout en nous faisant vivre les changements historiques. Ils préparent d’ailleurs avec habileté les futurs albums de “La Banque ” en ouvrant le scénario sur la prochaine génération, amenée à perpétuer la guerre familiale.
On retrouve le dessin de Malo Kerfriden (“Quaterback”, “KGB”, “Trafic”, “La rage”, “Otaku Blue” ), qui continue de nous séduire avec des personnages très expressifs. La mise en couleurs de Delf est une fois de plus à la hauteur. La couverture est très belle : Eugène et Odile dans les bras l’un de l’autre devant les barricades.
“La banque, 1857-1871, Le pactole de la Commune” vient clore le second cycle de la deuxième génération de Saint-Hubert qui se voue une haine sans pitié dans le bas monde de la finance, tout en s’alliant lorsque nécessaire. Ce quatrième tome est le plus violent de la série, mais sans aucun doute le meilleur. L’épilogue surprenant laisse présager une nouvelle rivalité fraternelle pour la prochaine génération.
Philippe Guillaume clôt à nouveau son ouvrage par un dossier historique de 8 pages, “La Banque : la révolution bancaire du Second Empire”, et laisse place à Siro pour le dessin d’une troisième époque qui s’annonce riche en événements inattendus.
“La Banque” n’a pas fini de faire des adeptes, ce n’est que le début.
(T4) Le Pactole de la Commune Série : La Banque
Scénario : Philippe Guillaume et Pierre Boisserie
Dessins : Malo Kerfriden
Couleurs : Delph
Éditeur : Dargaud
Format : 24 x 32 cm
Pagination : 60 pages couleur
Dépôt légal : 16 octobre 2015
Numéro ISBN : 978-2-205-07366-9
Prix public : 13,99 €
A lire sur la Yozone :
La Banque (T1) Les Initiés de Waterloo
La Banque (T2) Le Milliard des Emigrés
La Banque (T3) Les Comptes d’Haussmann
Illustrations © Malo Kerfriden et Éditions Dupuis (2015)