Fidèle à son habitude, Garth Nix nous promène à travers le Palais avec ses drôles d’habitants aux occupations étonnantes. Le Moyen-Palais est sillonné par un fleuve défiant les lois de la gravité et charriant des mots. Pour éviter de se noyer en y tombant, des vêtements en papier sont de rigueur. Arthur va remonter son cours sur un radeau en compagnie de ses amis : Suzy Turquoise Bleue et Fred, son camarade d’incorporation, tous deux des enfants du Joueur de Flûte.
Arthur répugne à se servir du pouvoir des Clefs, car il perd à chaque fois une part de son humanité. Au-delà d’une certaine imprégnation, la transformation sera irréversible et Arthur deviendra un Autochtone. Il devra alors vivre au Palais, coupé de sa famille.
Pourtant il est difficile de résister à la tentation, surtout quand on veut protéger ses amis et que l’on estime avoir des devoirs envers eux pour la confiance qu’ils vous accordent. Le dilemme tiraille Arthur. De plus, sa mère a disparu. Il l’imagine bien, comme nous d’ailleurs, aux mains d’un des Jours-à-Venir.
Dame Vendredi est aussi connue sur Terre comme le docteur Vendredi, officiant chaque vendredi dans l’hôpital où se réveille Lilas. Elle emmène des patients âgés afin de se nourrir de leurs expériences, les vidant de leurs souvenirs. Elle est devenue accro et ses venues expliquent les pertes de mémoire. Lilas est aussi du voyage, mais uniquement pour servir de monnaie d’échange. Elle va découvrir l’étrange repaire de la Curatrice au sein d’un volcan et ses ignobles pratiques.
Comme dans « Jeudi Meurtrier », le lecteur suit d’un côté Arthur, et de l’autre, Lilas. Le ton est devenu plus sombre, la tension plus vive que dans les précédents tomes. Arthur se sent à présent investi d’une mission, il sait qu’il n’a plus le choix et que pour protéger sa famille, il doit détenir les sept Clefs.
Lilas ne se bat pas seulement pour sa vie, mais aussi pour sa tante Cerise, une des prochaines victimes de dame Vendredi.
L’atmosphère est plus lourde, les habitants du Moyen-Palais ne savent plus à qui va leur loyauté. Les combats font rage sur terre comme dans les airs et Arthur va devoir en appeler à la puissance des quatre Clefs déjà en sa possession pour éviter le pire, devenant encore davantage un Autochtone.
Garth Nix contrebalance souvent l’effet dramatique par la présence de Suzy Turquoise Bleue qui n’a pas sa langue dans la poche. Le voyage au sein du Palais continue de fort belle façon, on vibre tout en appréciant l’imagination folle de l’auteur.
Et que l’on soit jeune ou moins jeune, que le mot sérieux n’est pas notre credo, on en redemande, car le mot évasion prend ici tout son sens.
Par contre, il est important de lire tous les tomes dans l’ordre sous peine d’être vite perdu. Il se passe tant de choses, tant de personnages plus ou moins importants sont croisés avant de les retrouver quelques tomes plus tard, qu’un raccourci n’est pas envisageable. Comme Les Sept Clefs du Pouvoir, c’est jusqu’à présent très bon, il serait bête de ne pas en profiter pleinement. Surtout qu’une fois commencé, on ne lâchera plus ce cycle.
Allez, le week-end approche ! Mais Samedi ne s’annonce pas de tout repos…
Titre : Vendredi Maléfique (Lady Friday, 2007)
Série : Les Sept Clefs du Pouvoir (Keys to the Kingdom), tome 5
Auteur : Garth Nix
Traduction de l’anglais (Australie) : Alice Seelow
Couverture : John Blackford
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Hors Série Littérature
Pages : 266
Format (en cm) : 19,7 x 13
Dépôt légal : mai 2008
ISBN : 978-2-07-061984-9
Prix : 7,50 €
À lire également sur la Yozone :
« Lundi Mystérieux »
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« Mercredi sous les Flots »
« Jeudi Meurtrier »
