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Château de Hurle (Le)
Diana Wynne Jones
Pré aux Clercs, roman traduit de l’anglais (États-Unis), fantasy, 339 pages, septembre 2002, 15,90€

Une jeune chapelière maudite par une sorcière qui la change en vieillarde, un épouvantail qui bouge, un château qui se déplace, un magicien un peu dans les nuages, et un démon du feu qui joue double jeu... ça ne vous rappelle rien ?



Ai-je besoin de vous raconter cette histoire ? N’avez-vous point vu « Le Château Ambulant » de Hayao Miyazaki ? Ainsi qu’on le redoutait (ou pas) à sa sortie, il ne s’agissait pas d’un scénario original du maître de l’animation japonaise, mais d’une adaptation. D’où, tôt ou tard, la nécessité de confronter l’original à sa descendance.

Petits et grands enchantés par le film trouveront la lecture du « Château de Hurle » très plaisante. Les premiers chapitres sont fidèlement repris, et on mettra vite les images rondes et colorées sur les mots de Diana Wynne Jones. On sera parfois surpris par de petites touches au niveau du caractère des personnages, notamment de Sophie, parfois plus mélancolique, ou justement beaucoup moins.

C’est dès sa seconde moitié que le roman surprendra le spectateur, qui constatera que Miyazaki a alors préféré rendre homogène son univers plutôt que de lui faire prendre le chemin original. Ainsi, on apprendra que Hurle vient d’un univers parallèle, qui ressemble étrangement à notre campagne anglaise, galloise pour être précis.
Le film rejoint ensuite le roman une nouvelle fois, pour évoquer le contexte politique du pays et le refus de Hurle de participer au conflit. La fin diffère, l’auteur mettant en scène un duel de magie dans un palais enchanté digne des Mille et Une Nuits pour régler la question de la guerre et la malédiction de Hurle là où Miyazaki, toujours à mon avis dans un souci d’homogénéité, préféra les scènes de bataille et le conflit intérieur.

« Le Château de Hurle » est donc une lecture plutôt recommandée car réellement divergente de l’œuvre qui a déferlé sur nos écrans de cinéma et dans nos lecteurs DVD. Les fans du film lui reprocheront peut-être cet éparpillement des thèmes et des décors là où le cinéaste a choisi de se concentrer sur un monde où magie et belle époque cohabitent pour le mieux, quitte à faire l’impasse sur des thèmes comme la fuite de la réalité.
Les deux ont leurs défauts et leurs mérites. Le roman est d’emblée plus sombre, et qui n’a pas en tête les images colorées venues du Japon éprouveront sans doute quelques petits frissons.

Apparemment presque épuisé dans son édition originale chez Le Pré aux Clercs, et fort du succès du film, « Le Château de Hurle » est disponible chez Pocket Jeunesse, sous une couverture aux tons plus chauds qui hésitent entre deux « Châteaux » de Miyazaki, l’« Ambulant » et celui « dans le ciel ». Bref, aucune excuse pour ne pas (re)découvrir ce classique de la fantasy jeunesse, vieux de quelques 24 ans...


Titre : Le Château de Hurle (Howl’s Moving Castle, 1986)
Auteur : Dianna Wynne Jones
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Anne Crichton
Couverture : Laurent Miny (illustrations) & Carol Maloney (maquette)

Éditeur original : Le Pré aux Clercs (plus au catalogue, épuisé ?)
Pages : 339
Dépôt légal : septembre 2002
Format : 14 x 20,6 x 2,3
ISBN : 2-84228-154-3
Prix : 15,90 €

Réédition : Pocket
Collection : Jeunesse
Site internet : page roman
Pages : 416
Dépôt légal : janvier 2005
Format (en cm) : 10,8 x 17,7
ISBN : 9782266138826
Prix : 6,90 €



Nicolas Soffray
6 mars 2010


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