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Îles Glorieuses (Les) – T3 : Corrompue
Glenda Larke
Pygmalion, Fantasy, roman, traduit de l’anglais (Australie), fantasy, 396 pages, février 2010, 19,90€

À présent que Morthred, le maître-carme, est vaincu, la menace vient de Flamme Coursevent, corrompue par leur rejeton grandissant dans son ventre.
Braise Sangmêlé va se lancer à sa poursuite, car elle lui a promis de veiller sur elle et de ne pas la laisser devenir un monstre carministe.
Pendant ce temps, Tor Ryder, le patriarche fidéen, et Kelwyn Gilfeather, le guérisseur mékatéen, vont essayer de trouver un remède à la magie, afin de la guérir.



Après « Clairvoyante » et « Guérisseur », Glenda Larke poursuit sa trilogie dans les Îles Glorieuses. Une fois de plus, elle introduit de nouveaux personnages pour élargir la compréhension de l’histoire générale de ce groupe d’îles, tel que le découvrent les Kellois.

Elle nous offre un nouveau point de vue des plus originaux avec Ruarth Coursevent qui suit Flamme. En effet, Ruarth est un Dustellois ; c’était surtout un oiseau avant que la mort de Morthred ne le libère de son enchantement et lui redonne son état humain. Imaginez, une multitude d’oiseaux à qui leur état originel est soudain rendu !
À Tenkor, cette soudaine pluie de Dustellois s’écrasant au sol, car changés en plein vol, marque Elarn Jaydon, un jeune dompteur de vagues. Elle heurte toutes les imaginations et la plupart des gens voient en la magie, qu’elle soit sylve ou carmine, une mauvaise chose.

D’ailleurs Elarn est un sylve à qui son père lui a interdit d’utiliser ce don. Kelwyn et Tor vont s’adjoindre ses services pour étudier la magie. Son jeune âge rend Elarn aisément manipulable et les dirigeants vigiles voient là une belle occasion d’espionner les actes de Tor Ryder, jugé comme un ennemi de leur cause.

Les liaisons entre Tenkor, en bord de mer, et l’Axe, la capitale de l’Archipel des Vigiles, se font grâce à la Guilde des dompteurs de vagues, qui utilise le mascaret remontant le cours d’eau entre les deux villes.
Ce moyen de communication, pour le moins surprenant, donne lieu à de très beaux passages. Glenda Larke nous démontre une fois de plus son inventivité et sa capacité à suggérer des images très fortes.
Il en est de même de Bastion-Breth, où se rend Flamme afin d’épouser le Bastionnaire en vue d’exécuter le vaste plan imaginé par Morthred. La ville troglodytique, aussi surnommée “la cuve” par sa configuration, heurte l’imagination, comme le faisaient les Pics-de-Xolchas dans « Guérisseur ».

Même si les deux premiers tomes nous y avaient déjà habitués, Glenda Larke fait à nouveau très fort. Elle sait comment rendre son récit attrayant, comment graver de façon indélébile des scènes dans nos mémoires.
De plus, elle ne se contente pas d’aligner les péripéties, elle donne une dimension supplémentaire à cette trilogie avec un questionnement sur la magie. Au premier abord, la magie sylve semble bénéfique, elle guérit, ne peut causer directement de mal, mais d’un autre côté, elle permet de manipuler la réalité. Alors les transactions ne sont jamais ce qu’elles paraissent être, ne sont jamais les bonnes affaires suggérées. Les exemples de détournements, commerciaux ou politiques, pullulent.
Bien sûr, les Vigiles sylves veulent garder leur position de force, alors quand Tor Ryder et Kelwyn Gilfeather cherchent un remède à la magie, ils s’attirent leur animosité.
Certains de leur force, vaniteux à l’extrême, ils comprendront leur erreur dans la douleur. Un nouveau coup de poing assené par l’auteure !

Présenter la magie comme une maladie guérissable est des plus novateurs. Même si le lecteur n’y croit pas au début – poncifs obligent ! –, il est bien forcé d’admettre que ce n’est pas utopique. Glenda Larke n’en est pas à une surprise près !

L’idée de présenter la trilogie sous forme de confessions des différents protagonistes aux Kellois, des explorateurs arrivés par la mer, s’avère bonne, car les grandes lignes sont déjà suggérées (la disparition de la magie, le départ des Ghemphs…), avant de savoir comment on va en arriver là.

En conclusion : après deux premiers volumes très réussis, « Corrompue » ne déçoit pas et conclut Les Îles Glorieuses en apothéose.
Cette trilogie est une incontestable réussite, une de ces trilogies qui jalonnent le genre et deviennent des incontournables pour tous les amateurs.
Ou pour les autres, un bon moyen de découvrir la fantasy et de l’apprécier.

À ne pas louper !


Titre : Corrompue (The Tainted, 2006)
Série : Les Îles Gorieuses (The Isles of Glory), tome 3
Auteur : Glenda Larke
Traduction de l’anglais (Australie) : Mélanie Fazi
Couverture : Alain Brion
Éditeur : Pygmalion
Collection : Fantasy
Directeur de collection : Thibaud Eliroff
Pages : 396
Format (en cm) : 24 x 15,2
Dépôt légal : février 2010
ISBN : 978-2-7564-0292-5
Prix : 19,90 €



Également sur la Yozone, les chroniques de :
- « Clairvoyante » (T1)
- « Guérisseur » (T2)


François Schnebelen
15 mars 2010


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Illustration d’Alain Brion



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