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Ikigami, Préavis de mort (T5)
Motoro Mase
Kaze Manga

Dans ce pays, 1 enfant sur 1000 est condamné à mourir afin de réapprendre aux nouvelles générations le sens de la vie. Ce sont sensés être de vrais héros mais tous ne le prennent pas aussi bien. Dans les rues, les tags se multiplient. Les jeunes artistes urbains ont un nouveau modèle, un exemple : le mystérieux F.K. Pour l’entreprise Tsutsumori, c’est du pain béni. La société familiale de peintres en bâtiments commençait à péricliter et ce nouveau travail leur permet de garder la tête hors de l’eau. Mais en réalité, c’est Yukimasa, le benjamin de la famille l’auteur de ces dessins illégaux. Poussé par son père, il a abandonné une carrière prometteuse de dessinateur pour se mouler dans l’entreprise familiale. Mais aujourd’hui, Yuki va recevoir son ikigami.



Personne n’a le droit de s’opposer à la loi de la prospérité nationale, c’est un honneur de la défendre au sein de la police spéciale dite police Kokuhan, du nom de la loi. C’est aussi un honneur de mourir pour sa patrie en recevant son ikigami. Tous ceux qui pensent le contraire sont des dégénérés et doivent subir une rééducation, voire un vaccin fatal pour les plus dangereux. Les Sugita sont tous rentrés dans cette police, de père en fils. Mais Ikuhiko, le petit dernier, n’a pas les résultats suffisants pour entrer à l’académie de police. Pourtant, il a reçu l’endoctrinement de tout bon défenseur de la loi de prospérité. Et avec un père et un frère ainé dans la police Kokuhan. La pression est des plus fortes. Chaque jour, il rappelle à ses camarades de classe l’importance de la loi, mais pour devenir un héros, il faudrait dénoncer un dégénéré comme Kiminari ou recevoir un ikigami. Et le destin va lui être favorable !

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2 histoires dans ce 5ème tome d’“Ikigami”, 2 façons totalement opposées d’appréhender la réception d’un ikigami. La première, celle de Yuki, c’est celle d’un garçon qui a totalement gâché sa vie pour faire plaisir à son père, un homme brutal qui fait passer la tradition familiale avant l’avenir de son fils... ou plutôt, cet avenir est pour lui tout tracé. Mais surtout, il va laisser un tag en héritage, un tag outrancier pour le pouvoir en place, insultant la loi, car contrairement aux apparences, cette loi est très mal supportée par la jeunesse, celle-là même qui est sensée se sacrifier pour l’avenir de la nation. Motoro Mase fait en quelque sorte une belle apologie de la rébellion étudiante.

Une rébellion qui sera fatale pour un garçon dans la seconde histoire. Cette fois, nous voyons la perversion que peut engendrer la loi, en venir à ce qu’un jeune lycéen devienne fou de joie de recevoir son ikigami. Comme toute doctrine, la loi a ses extrémistes. Ils forment en grande partie la police Kokuhan, mais ils pervertissent aussi les jeunes esprits au point de tourner à la paranoïa, de ne voir en la délation que le seul salut. Quel triste pays, qui rappelle malheureusement de bien sinistres heures de notre histoire. Motoro Mase appuie là où cela fait mal et il est très fin à ce jeu.

Enfin, notre véritable héros, Fujimoto, voit sa vie à la limite de tourner au cauchemar. A force de dire ce qu’il pense, il risque d’être dénoncé pour dégénérescence. Et dans ce pays, à qui peut-on réellement faire confiance ? Ses aveux à la belle psychiatre vont-ils l’emmener droit en rééducation ? La suite dans le tome 6.


Ikigami, Préavis de mort (T5)
- Auteur : Motoro Mase
- Traducteur  : Josselin Moneyron
- Éditeur français : Kaze Manga
- Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 208
- Date de parution : 28 janvier 2010
- Numéro ISBN  : 2-84965-724-9
- Prix : 7,95€


A lire sur la Yozone :
Ikigami, Préavis de mort (T1)
Ikigami, Préavis de mort (T2)
Ikigami, Préavis de mort (T3 et 4)


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Frédéric Leray
5 février 2010




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