Sengu Fumihiro a rejoint le prestigieux lycée impérial privé d’Hiroshima. Au-dessus de l’établissement, reste figé le bombardier contenant la bombe atomique qui devait raser la cité. Mais ce lycée ne forme pas d’illustres penseurs mais des yakuzas, des humains pourvus d’un mystérieux pouvoir : la force chevaleresque, le shikigei. La force de chaque akuza est symbolisée par un tatouage, plus celui-ci est important, plus le shikigei est puissant. Sengu a accepté la cérémonie qui lui a imprimé son tatouage... une vulgaire mouche sur le visage. Ce n’est pas avec cela qu’il pourra protéger Akari, celle qui doit devenir sa femme... En tout cas, c’est ce qu’il espère, s’il survie aux prochains examorts.
Sengu s’habitue peu à peu aux mœurs étranges du lycée et surtout à ses examens surprises, les examorts. Après la bataille royale qui fit un carnage dans les rangs des élèves, c’est au tour d’un dinosaure de faire son petit massacre. Ce sera surtout l’occasion de voir à l’œuvre un des clans les plus importants et les plus puissants : les Conquérants. Son chef, Itagaki, veut transformer le monde en devenant le seul maître du lycée. C’est sans compter sur Reiko. Elle cherche toujours à faire l’amour avec Sengu, afin de révéler la puissance ultime de son shikigei. Mais en secret, une révolution plus intense s’annonce car le directeur de l’école est remis en cause par certains membres du Conseil d’Administration, dont Willard Ackroyd. Quel avenir réserve-t-il au lycée, et surtout pourquoi la petite Kyoko s’est enfuie ?
Voici le second et dernier tome de la série “Yakuza Girl”. Difficile de rentrer réellement dans cet univers en si peu de temps. Si le premier tome permettait au lecteur d’intégrer la foule d’informations, le second tome part de l’hypothèse que tout ce monde étrange est totalement maîtrisé : l’uchronie issue du bombardier, les différents clans, le shikigei... Pourtant, pas simple de suivre tranquillement ce deuxième volume. Des petits retours en arrière seront fréquents surtout pour un lecteur pensant avoir une lecture facile entre les mains. Je suis même convaincu que deux lectures sont vraiment nécessaires pour intégrer toutes les finesses de l’histoire.
Mais le véritable problème vient simplement du nombre de pages dédiées au récit. Comment réellement développer un univers qui aurait pu devenir passionnant en seulement deux tomes ? Au final, on sent une certaine frustration de voir arriver l’ultime planche. Plusieurs tomes n’auraient pas été de trop pour donner toute sa profondeur à cette histoire et de développer les personnages. La caricature du « raté » est incarné par Itagaki qui apparaît et disparaît sans que l’on sache vraiment quoi penser de lui et qui il était.
Graphiquement, le tome 2 devient plus brouillon, les crayonnés très sombres au point de rendre illisibles certaines planches, au lecteur d’imaginer ce qu’il peut bien se passer. Et l’incroyable poitrine de Reiko ne suffit plus à nous satisfaire. L’empressement dans le scénario se ressent malheureusement dans les dessins, ce qui gâche d’autant plus le plaisir.
“Yakuza Girl” aurait pu devenir une passionnante série mais ne sera qu’un diptyque trop compact pour ne pas dire bâclé afin de tenir les obligations éditoriales. Extrêmement dommage.
Yakuza Girl (T1)
Scénario : Masaki Motonaga
Dessin : Yu-go Okuma
Traducteur : Studio Soleil
Éditeur : Soleil Manga
Dépôt légal : 2 décembre 2009
Format : 128 x182 mm
Pagination : 224 pages
Prix public : 7,95 €
Numéro ISBN : 2-302-00919-6
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