Martin Winckler confirme, avec sa troisième « saison » de la « Trilogie Twain », l’originalité dont il avait fait montre lors des deux premiers volumes.
Tout d’abord, le lecteur quitte totalement le domaine livresque pour entrer de plain-pied dans l’univers télévisuel. Après avoir incarné les personnages du récit dans la saison 1 (« Un pour deux »), puis un téléspectateur dans « L’un ou l’autre », c’est le coauteur de la série mise en scène en saison 2 qui prend le « je » dans ce troisième volume.
Au final, l’auteur prend tellement de hauteur que l’on finit par avoir du mal à s’attacher aux personnages premiers, et que l’on a ni le temps (ni vraiment les moyens) de s’attacher aux protagonistes supplémentaires apparus dans cette troisième partie.
Ce dernier opus est également partagé en trois parties. Le récit de l’histoire primaire en format classique, une deuxième partie façon storyboard et une nouvelle intrigue entre les co-auteurs de la série. Tout ceci en 200 pages, avec des va-et-vients incessants entre les histoires.

Entre la petite taille du roman, le rajout de l’histoire entre les co-auteurs, la façon expéditive dont est traitée la fin du livre, j’ai franchement eu l’impression que Martin Winckler avait hâte de boucler cette trilogie. Cette impression est peut-être parfaitement voulue par l’auteur, étant donné qu’elle est à la base de l’aventure des co-auteurs.
Pour ce qui est du démêlement de l’intrigue : on ne voit plus ni le maire, ni sa doublure, ni sa femme, c’est comme si les histoires d’amour des jumeaux n’avaient jamais existé, il n’est plus question d’autres mutants, bref le fin mot de la naissance des jumeaux est finalement le seul moment captivant du livre, et doit occuper une cinquantaine de pages.
L’histoire des co-auteurs liée au roman n’apporte absolument rien à l’intrigue de fond de la trilogie, mais n’est qu’un élément additionnel de celle du volume. Martin Winckler prend soin de baser « cette histoire dans l’histoire » à Tourmens, de ramener des personnages du livre dans cette réalité, et de faire de l’un des co-auteurs un transsexuel, probablement pour essayer de créer un lien avec le sujet central, lien qui n’existe pas et ne se concrétise pas malgré toutes ses tentatives.

Au final, un roman qui présente le seul intérêt de conclure l’histoire des jumeaux Twain, ce qui aurait pu être fait beaucoup plus simplement avec l’ajout d’une centaine de page au précédent volume.

Titre : Deux pour tous
Série : La trilogie Twain, T.3
Volumes précédents : La Trilogie Twain T1 : Un Pour Deux, La Trilogie Twain T.2 : l’Un ou l’Autre
Auteur : Martin Winckler
Couverture : Néjib Belhadj Kacem
Editeur : Calmann-Lévy
Collection : Interstices
Site Internet : fiche du roman
Pages : 201
Format (en cm) : 15 x 23 x 1,8
Dépôt légal : juin 2009
ISBN : 9782702140000
Prix : 15,90€

Critiques Yozone
 La Trilogie Twain T.1 : Un Pour Deux
 La Trilogie Twain T.2 : l’Un ou l’Autre
 La Trilogie Twain T.3 : Deux pour Tous