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Neverland
Film américain de Marc Forster (2003)
23 février 2005

****



Genre : drame (merveilleux !)
Durée : 1h41

Avec Johnny Depp (James M. Barrie), Kate Winslet (Sylvia Llewelyn Davies), Radha Mitchell (Mary Barrie), Dustin Hoffman (Charles Frohman), Julie Christie (Mrs du Maurier), Joe Prospero (Jack Llewelyn Davies), Nick Roud (George Llewelyn Davies), Luke Spill (Michael Llewelyn Davis), Kate Maberly (Wendy Darling), Kelly MacDonald (Peter Pan), Ian Hart (Sir Arthur Conan Doyle), etc

Londres en ce début de XXème siècle, James M. Barrie assiste à l’effondrement de son couple alors que dans le même temps sa dernière pièce de théâtre ne trouve pas le succès escompté. La rencontre imprévue d’une jeune veuve et de ses quatre fils va donner un sens à sa vie et à sa nouvelle création littéraire. L’amour qu’il éprouvera pour Sylvia et l’attachement quasi paternel qu’il développera pour ses quatre fils, vont lui permettre de transcender sa condition pour accoucher d’un chef-d’oœuvre de la littérature mondiale. Le futur auteur de « Peter Pan » va enfin « naître » au monde.

« Neverland » aurait pu être une gentille petite chose romanesque destinée à arracher trois larmes à la ménagère de plus de 50 ans... « Neverland » aurait pu aussi devenir un film explorant les méandres psychologiques de l’âme d’un créateur à la recherche de l’étincelle inspiratrice... Une œuvre complexe, propre à satisfaire la quête de sens de tout un tas de critiques tourmentés. Remercions le réalisateur Marc Forster. « Neverland » se contente d’être un beau film respirant l’imaginaire et l’émotion. Ce qui nous enchante dans ce beau moment de cinéma est exactement ce qui éclaire les yeux de n’importe quel enfant à la lecture de « Peter Pan » ou du « Petit Prince » : un sens du merveilleux totalement transfiguré par un humanisme imprégné d’une vision poétique de la réalité.

« Neverland » est donc un film simple et lumineux comme ses principaux acteurs. Johnny Depp habite le personnage de James M. Barrie, Kate Winslet confirme son statut de grande actrice, Rahda Mitchell livre une partition étonnante de retenue et de force en épouse délaissée, et même Dustin Hoffman s’affranchit de ses récents cabotinages pour redevenir acteur dans un étonnant rôle de directeur de théâtre et impresario-mécène bienveillant de James M. Barrie. Quant aux enfants, même si l’on sait depuis « La Guerre des boutons » (ou « Les Choristes » pour prendre une référence plus récente) qu’ils ne sont jamais mauvais au cinéma, ils parviennent ici à accrocher la caméra et le spectateur avec un beau magnétisme.

Et de magnétisme, il en est souvent question dans la réalisation lumineuse de Marc Forster. Si elle oscille justement entre le réalisme des sentiments trop humains et le merveilleux de sa ligne inspiratrice originelle, elle attire aussi le spectateur et joue avec lui, le transformant en Fée Clochette secrètement amoureuse de Peter Pan. Il est vrai qu’une très belle photo charpente efficacement un film solidement construit.

Si votre âme d’enfant ne s’est pas totalement évanouie au contact de votre vie d’adulte, si votre sens du merveilleux se nourrit encore de belles histoires, n’hésitez-pas un instant à rejoindre ce « Neverland ».

Il est des terres que l’on croyait avoir oubliées mais que l’on ne quitte jamais vraiment. « Pays de Nulle Part » où Peter Pan vous attend toujours, déserts sahariens où un mouton est éternellement mangé par un boa, souvenirs ou lointains échos de votre enfance que seuls les vrais créateurs savent ressuciter.

« Heureux, qui comme Ulysse... » serait-on tenté de dire aux spectateurs qui iront à « Neverland ».

FICHE TECHINIQUE

Titre original : Finding Neverland

Réalisation : Marc Forster
Scénario : David Magee d’après l’œuvre de Allan Knee

Producteur : Richard N. Gladstein
Productrice déléguée : Nellie Bellflower
Producteur exécutif : Neal Israel

Musique originale : Jan A.P. Kaczmarek & Elton John
Photographie : Roberto Schaefer
Décors : Gemma Jackson
Costumes : Alexandra Byrne & Mary Kelly
Son : David Crozier
Montage : Matt Cheese

Production : Miramax Films
Distribution : TFM Distribution (France)

Relations Presse : Jérome Jouneaux (Paris)

INTERNET

http://miramax.com/JMBarries_Neverland (anglais)


Stéphane Pons
21 février 2005



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