Les manifestations fourmillent dans la ville de Tokyo. La Secte utilise des jeunes filles, les « chaperons rouges », pour faire passer les bombes artisanales à ses partisans. Lors de l’une de ces actions, Nanami Agawa se fait coincée dans les égouts par une unité des Panzer. En tentant de fuir, elle se retrouve face au soldat Kazuki Fusé. Refusant de se rendre, elle préfère se sacrifier. Mais pour Fusé, c’est son incapacité à tirer sur la rebelle qui lui est reproché par sa hiérarchie. Ce conflit interne au Panzer est du pain béni pour les services d’espionnage de l’armée, qui cherchent un moyen de noyauter le POSEM afin de dissoudre ce groupe leur faisant de l’ombre. Ils craignent surtout une unité spéciale de contre-espionnage qui sévirait chez les Panzer, un groupe de soldat spécialement entrainés et surnommé la Brigade des Loups.
Connaissez-vous l’histoire du petit chaperon rouge ? Pas celle des frères Grimm ou de Walt Disney, cette version édulcorée avec son fichu happy-end. Non, la vraie, celle de Charles Perrault et reprise en 1870 par Jean-Baptiste Victor Smith, encore plus gore que l’originale. Car le petit chaperon rouge n’est pas sauvée par des crétins de chasseurs avinés passant par hasard : elle finit dévorée, purement et simplement.
L’histoire du petit chaperon rouge est le fil rouge de ce film d’animation. C’est une uchronie du Japon d’après-guerre que nous offre Mamoru Oshii, et qui se déroulerait dans une version modifiée des années 1960. Le Japon est devenu une forme de dictature où les rebelles sont traqués comme des animaux. Mais les loups ne sont pas les membres de la Secte mais bien ceux de la brigade des Panzer. Difficile de ne pas voir dans cette troupe un groupe de Waffen SS, par leur tenue, leur inhumanité. Et pourtant, c’est un de leur membre dont nous allons suivre le parcours, un soldat n’arrivant pas à tirer sur ses ennemis et qui va s’éprendre d’un « chaperon rouge ». L’introspection de Fusé se déroule sous le décor des luttes internes des forces militaires. Mais au final, c’est une forme de rééducation que subit malgré lui ce soldat qui devra incarner le loup de Smith.
“Jin-Roh” est un film très fort, qui est soutenu par de superbes décors en 2D. Le petit point faible serait dans les traits des personnages, un peu lisses et sans épaisseur tout en restant expressif. Le dessin est très réaliste, créant ce mélange du Japon des années 60 et ces Panzer, tout droit sortis des pires cauchemars nazis. C’est d’autant plus contradictoire quand on réalise que le héros est un de ces assassins et que l’on va éprouver de la sympathie pour ce soldat s’interrogeant sur lui-même. Sacré tour de force, mais Mamoru Oshii n’est pas un débutant. Après s’être fait les mains sur la série “La Bataille des Planètes”, il réalise en 1995 le film “Ghost in the Shell” et poursuivra en 2000 en produisant “Blood the Last Vampire”. Gage de qualité et c’est en effet le cas.
“Jin-Roh” est un superbe film qui devrait se trouver dans toute vidéothèque d’amateur de japanim digne de ce nom.
Jin-Roh
Réalisateur : Hiroyuki Okiura
Scénario : Mamoru Oshii
Producteur : Tsutomu Sugita, Hidekazu Terakawa
Producteur exécutif : Mitsuhisa Ishikawa, Shigeru Watanabe
Compositeur : Hajime Mizoguchi
Directeur de la photographie : Hisao Shirai
Effets spéciaux : Riku Murakami
Son : Tomoyoshi Ezaki
Directeur artistique : Hiromasa Ogura
Studio : Bandai Visual
Production : Production I.G.
Coffret 2 DVD + CD de la bande originale
DVD 9- Zone 2- pal
Format image : 4/3
Audio : Stéréo 2.0 – 5,1
Durée : 1h40
Langue : Français - Japonais
Sous-titres : Français
Editeur : CTV
Sortie : 8 novembre 2007
Prix public conseillé : 31,50 €
© 1999 Mamoru Oshii / Bandai Visual – Production I.G. - Tous droits réservés