Le prince est reparti dans son monde mais il a emmené avec lui la fillette sanome, née dans le jardin de Rakan. Nos amis n’ont pas beaucoup de temps pour décider s’ils retournent dans leur monde ou non, car la fissure dimensionnelle se referme déjà. Mais pour Rakan, il n’y a pas d’hésitation à avoir, il va les accompagner dans ce monde inconnu qui lui a pourtant donné naissance. La transition sera rude pour celui qui fut élevé comme un jeune terrien. Le premier paysage qu’il découvre n’est qu’un immense désert. Mais il ne porte de désert le nom qu’à cause du manque de végétation, car, à peine arrivés, ils sont repérés par d’étranges brigands.
Le prince dans le désert ? Non cela doit être un mirage, et pourtant... Les vigiles de la Garde des Marches Perdues n’en croient pas leurs yeux. Alors autant vérifier sur place. Toutefois n’envoyer que 4 hommes, ce n’est pas très malin quand on pense que Rakan est sous l’étroite surveillance de Chigusa. Et c’est bien sur la demande express du garçon que celui qui fut surnommé le Monstre accepte de ne pas tuer ces 4 présomptueux. Nos amis vont donc découvrir cette base reculée, censée protéger les frontières du royaume d’une possible invasion. Ces gardes des Marches Perdues sont tous des hommes portant un chiffre dans leur nom, la marque de l’infamie. Leur base n’est en fait qu’un exil pour tous ces parias considérés comme inutiles... Sauf Kazuhi, seul véritable brigand....
Nous revoilà enfin dans le monde désertique de Chigusa, cette terre rendue aride par les actes du prince. Nous en avions eu un court visuel dans le premier tome et les autres intrusions se faisaient exclusivement dans le palais du prince. Cette fois, nous nous retrouvons aux limites du désert pour rencontrer la classe sociale des délaissés de ce royaume. Une classe composée d’hommes classés comme « inutiles », concept surréaliste pour le jeune Rakan, élevé comme un terrien. Mais ces hommes comportant un chiffre dans leur nom ne sont pas des SDF ou des clochards. Plus hypocritement, ils sont envoyés comme pseudo chair à canon, des soldats sans ennemi condamnés à mourir dans le désert. Des militaires dégoutés de leur condition au point de s’allier avec des brigands. Ils symbolisent la déchéance de cette civilisation, comme tous les catalogués parias symbolisent l’échec d’une nation et d’une politique.
Et dans ce monde d’une rudesse très forte, Rakan joue les candides de service, sa générosité paraissant totalement déplacée dans un monde où la survie est un combat au quotidien. Si un désert peut paraître comme un plan de facilité pour un dessinateur, c’est en fait une épreuve loin d’être simple car ce dernier doit mettre tout son talent dans les émotions des personnages et les rendre le plus expressif possible. C’est là toute la dextérité de Shiho Sugiura, même si on ne peut échapper à un détail que l’auteur souligne lui-même : l’absence de personnages féminins. Pas une femmes parmi nos héros et encore moins dans la Garde des Marches Perdues. Le mangaka aurait-il des craintes à nous offrir des corps féminins – en tout bien tout honneur cela s’entend ? Peut-être dans le prochain tome...
Car la découverte de ce nouveau monde ne fait que commencer pour Rakan. A lui de rallier les rebelles sous l’oriflamme du sanome.
Silver Diamond (T4)
Auteur : Shiho Sugiura
Traducteur : Mireille Jaccard
Éditeur français : Asuka
Format : 112 x 170, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 8 octobre 2009
Numéro ISBN : 2-84965-643-3
Prix : 6,95 €
A lire sur la Yozone :
Silver Diamond (T1 et 2)
Silver Diamond (T3)
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