Genre : comédie horrifique
Durée : 1h20
Avec Woody Harrelson (Tallahassee), Jesse Eisenberg (Columbus), Abigail Breslin (Little Rock), Emma Stone (Wichita), Amber Heard (Maggie), Bill Murray (lui-même), ...
Thallassee et Columbus tentent de survivre dans un monde peuplé de zombies. Si Columbus est terrifié, Thallassee, chasseur de zombies, n’a plus peur de rien et poursuit un but unique : trouver les derniers Twinkies, ses gâteaux préférés, encore disponibles sur Terre. Deux jeunes filles, Wichita et Little Rock, vont bientôt les rejoindre. Vont-ils parvenir à survivre, et surtout, à s’entendre ?
Prévu à la base sous forme de série pour la télévision, « Bienvenue à Zombieland » est finalement devenu le premier long métrage de Ruben Fleischer, et on s’en réjouit encore. Évacuons tout de suite le problème : « Zombieland » (on aurait pu se passer du titre français à rallonge) n’est pas « Shaun of the Dead », devenu incontournable en matière de comédie horrifique zombiesque, mais n’a pour autant pas à rougir de la comparaison. Si on avait évidemment beaucoup apprécié la touche anglaise du film d’Edgar Wright, on s’est aussi largement régalé avec l’approche plus démonstrative et spectaculaire de l’américain Ruben Fleischer. Pas de bon et de mauvais élève dans l’histoire donc, juste deux façons bien spécifiques d’appréhender le mélange humour / gore.
Énergie, audace, irrévérence, « Zombieland » ne manque de rien et compte bien le démontrer, pied au plancher, dès les premières minutes du film : on découvre en vrac un anti-héros trouillard et prudent, des zombies franchement convaincants (le maquillage est l’œuvre de Tony Gardner, qui a bossé sur le clip « Thriller », « Evil Dead 2 » et « Le Retour des Morts-Vivants »), une bande-son bien rock et des trouvailles scénaristiques vraiment poilantes (mention spéciale à l’intégration dans le décor, pendant une bonne partie du film, des règles de survie du jeune Columbus).
Avec l’étonnant et détonnant duo Woody Harrelson / Jesse Eisenberg, Fleischer joue avec à peu près tout ce qui lui passe entre les mains et par la tête, des codes et références du film de zombies à la comédie, du gore à l’action, du buddy movie à la romance. Et puisque tout est enfin permis au pays très fliqué de l’Oncle Sam, Fleischer et ses deux scénaristes, Rhett Reese et Paul Wernick, y vont gaiement : sans trop pousser la lecture socio-politique de ce qui reste un franc divertissement, on ne peut s’empêcher de voir dans certains délires une bonne critique de la société contemporaine, celle qui brandit comme un étendard le dynamisme à tout crin et la consommation à outrance. Zombieland, le monde où les premières victimes sont les gros, où les zombies enfermés dans un supermarché consomment jusqu’à l’obésité, où il faut être endurant pour ne pas se faire bouffer ; Fleischer nous offre alors quelques cadeaux (qui n’en a pas rêvé) : mettre à sac un magasin déserté, aller squatter où bon nous semble dans un palace de Beverly Hills ou s’offrir un parc d’attractions à volonté... Certes, il y a plus subversif, mais ce serait faire la fine bouche que de ne pas relever ce goût précis de liberté venu d’Outre-Atlantique.
Ajoutez à ça un cameo vraiment très fun de Bill Murray himself en king de l’auto-dérision, saupoudrez d’un délire assez jouissif autour de « Ghostbuster », remuez dans tous les sens à un rythme bien déjanté, et vous pouvez passer à table : « Zombieland » se mange chaud, à même le plat et les coudes sur la table...
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Zombieland
Réalisation : Ruben Fleischer
Scénario : Rhett Reese, Paul Wernick
Producteur : Gavin Polone
Producteur exécutif : Rhett Reese, Paul Wernick, Ezra Swerdlow, Ryan Kavanaugh
Directeur de la photographie : Michael Bonvillain
Directeur artistique : Austin Gorg
Montage : Alan Baumgarten
Maquillage : Tony Gardner
Production : Pariah Films
Distribution : Sony Pictures Releasing France, Columbia
