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E dans l’eau
Antoine Ozanam & Rica
Drugstore

Neil est un flic triste. Sa femme le trompe. Sa fille traîne avec de mauvaises fréquentations, comme on dit dans les bonnes familles. Quant à lui, il traîne une déprime et une boulimie maladive liées à une série d’homicides non résolus dans une ancienne ville, une ancienne vie. Mais alors que Neil pense se refaire une santé dans une jolie petite bourgade de province, une bizarre enquête sur un meurtre sans corps le replonge dans une affaire au parfum nauséabond de déjà vu. Les évènements inexpliqués se succèdent, et c’est toute la famille qui replonge dans ses addictions. Pour lui la boulimie, pour sa femme les amants et pour sa fille la drogue et les mecs louches. Bref, Neil sent que ça dérape à nouveau. Mais cette fois-ci, il a l’impression qu’il ne s’en sortira pas. Une seule chose est sûre, soit il bouffe, soit c’est cette vie qui finira par le dévorer…



Fred, Bradley, Neil et Sunrise, quatre personnages, quatre visions d’une même histoire glauque. Un chassé croisé intense et sordide qui tourne en rond comme un bon vieux 33 tours, tout est lié et la conclusion fera éclater au grand jour la terrible réalité. Une terrifiante histoire ultra réaliste menée de main de maître par Antoine Ozanam.

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Son orchestration n’est, bien sûr, pas sans rappeler celle de « Pulp Fiction », mais il n’y a aucun mal à s’inspirer de l’excellence. Une multitude de personnages tous plus « noirs » les uns que les autres, tous ayant de lourds secrets à cacher, des dialogues qui claquent comme des balles de 45, voilà de quoi monter un bon récit complexe et clair à la fois.
Des références cinématographiques non dissimulées (à noter la surprenante et ma fois fort logique explication de la fin du film « Seven ») et parfaitement exploitées. C’est là que réside la force de A. Ozanam, il sait nous garder en éveil sans nous perdre dans des détours interminables. Et lorsque vous découvrirez la qualité du dessin, vous vous rendrez compte que « la colline était difficile à monter ».

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La touche graphique de Rica me laisse terriblement perplexe. Dès l’ouverture de la BD, les couleurs vous sautent aux yeux : sombres, ternes et avec un gros manque de contraste. On pourrait imaginer qu’elles collent au récit, mais finalement, vraiment pas.
Cette surcharge d’images sombres empêche de véritablement différencier les situations, entre violence, repenti, souvenir ou humour, difficile de faire la part des choses sur le plan visuel.
Quand on s’attarde sur le trait, la régularité n’est pas au rendez-vous. Les personnages sont difficilement reconnaissables d’une page à l’autre, la plupart du temps difformes et caricaturaux. Il ressort de certaines scènes un véritable sentiment de bâclage ou de faute de goût, tant l’image semble déformée. A tout cela vient s’ajouter un gros manque de réalisme (notamment les visages) qui accentue le manque de qualité de l’ensemble.

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Un scénario violent et sanglant, un vrai polar comme on les aime. Un récit maîtrisé, mais terriblement mal desservi par un graphisme qui pour ma part est véritablement laid.


E dans l’eau
- Scénario : Antoine Ozanam
- Dessin : Rica
- Éditeur : Drugstore
- Collection : Adulte
- Dépôt légal : mai 2009
- Format : 26 x 19 cm
- Pagination : 96 pages couleur
- ISBN : 9782356260284
- Prix public : 15€


Illustrations © Rica - Drugstore (2009)




Bison 13
22 novembre 2009




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