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Eon et le douzième Dragon
Alison Goodman
La Table Ronde, roman, traduit de l’anglais (Australie), fantasy, 544 pages, septembre 2009, 19 €

Dans l’Empire du Dragon Céleste, les moussons ne sont plus une calamité. Grâce aux pouvoirs des dragons d’énergie et à leur intermédiaires humains, les Yeux du Dragon, les pluies destructrices épargnent les moissons.
Auparavant au nombre de douze, les dragons ne sont plus que onze. Chaque année, le dragon ascendant choisit, parmi douze candidats âgés de douze ans, le garçon appelé à le servir après une formation de douze ans.
Depuis plusieurs années, Eon s’entraîne pour devenir Œil du Dragon. Mais suite à un accident, il est affligé d’un handicap. En dehors de son maître, ils sont très peu à croire en ses chances.

Et surtout, Eon garde un terrible secret. Son vrai nom est Eona, c’est en réalité une fille de seize ans. Si cela s’apprenait, elle serait tuée, car la communion avec les dragons d’énergie est l’apanage des hommes.
Le grand jour approche, celui où le Dragon Rat fera son choix...



Alison Goodman est née en 1966 à Melbourne. Sorti en 2008 en Australie, « Eon et le douzième Dragon » a déjà été vendu dans treize pays.
Après lecture, ce constat n’étonne pas. Les éditions de La Table Ronde et Gallimard Jeunesse se sont d’ailleurs associées pour publier simultanément ce roman. Un bon moyen pour élargir le lectorat, sans qu’ils en fassent mystère. Ainsi, que l’on soit adulte ou enfant, difficile de passer à côté de la sortie d’« Eon et le douzième Dragon ».

Alison Goodman inscrit son histoire dans l’Empire du Dragon Céleste, pays imaginaire inspiré par les civilisations et cultures de la Chine et du Japon. Elle y introduit des dragons, non pas de chair et d’os, mais d’énergie, capables de communiquer avec les hommes et de les aider par l’intermédiaire des Yeux du Dragon. Ces derniers détiennent un immense pouvoir, mais celui-ci les ronge. Après la famille impériale, ce sont les hommes les plus importants de l’empire. Comment imaginer qu’un être chétif à la jambe déformée comme Eon puisse seulement envisager de postuler à cette fonction ? Son maître place pourtant tous ses espoirs d’avenir sur lui, ou plutôt sur elle, car lui seul connait la véritable nature d’Eon.
Il est un peu dommage que la quatrième de couverture dévoile la mystification. Dans le cas contraire, j’aurai tu ce détail d’importance. À la lecture, il faut d’ailleurs un certain temps pour s’en rendre compte, même si certains adjectifs se terminant par “e” mettent la puce à l’oreille.

Eona vit comme un garçon depuis le début des entraînements avec les autres prétendants, elle est obligée de rejeter sa féminité pour interpréter ce rôle. Mais si elle est choisie par le Dragon Rat, réussira-t-elle à conserver le mystère ? Une épée de Damoclès repose sur sa tête. Elle possède le don unique de voir tous les dragons, invisibles normalement pour tout autre que son Œil attitré, pourtant son sexe ne l’autorise pas à postuler. N’y a-t-il pas contradiction ?
Alison Goodman nous présente un héros fragile, torturé dans sa chair et son esprit, mais au pouvoir énorme. Les lecteurs ne peuvent que s’y attacher, surtout que tout ne lui tombe pas du ciel, elle doit franchir de nombreuses épreuves pour continuer son chemin et sauver les apparences.

Si le début d’« Eon et le douzième Dragon », tendant vers la cérémonie du choix, est lent mais non moins passionnant, le rythme s’accélère par après et la fin s’avère haletante. Impossible de lâcher le roman dans les deux cents dernières pages. Le jeu du pouvoir, des intrigues politiques, la compréhension du pouvoir d’Eona et l’action omniprésente nous poussent irrésistiblement à la lecture.

Une fois la dernière ligne lue, des images plein la tête, on ne peut que saluer l’ouvrage. L’auteure signe là une indéniable réussite qui plaira aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Il serait dommage de s’en passer, car toute la famille pourra en profiter.
Seul bémol : happé par l’histoire, on apprend en conclusion du volume qu’il y a une suite, « Eona », où l’on saura ce que deviennent les protagonistes après leur fuite de la capitale. De quoi lire à nouveau Alison Goodman

De plus, vous avez le choix entre la version de la Table Ronde ou de Gallimard Jeunesse !

Voilà un an, les lecteurs français découvraient Karen Miller, une autre Australienne, avec « Le Mage du Prince », puis « Le Retour du Sorcier », là c’est au tour d’Alison Goodman de marquer les esprits par son arrivée. Décidément, ce pays nous réserve de belles surprises !

Pour information, cette chronique a été faite d’après les épreuves non corrigées du roman.


Titre : Eon et le douzième Dragon (Eon, dragoneye reborn, 2008)
Auteur : Alison Goodman
Traduction de l’anglais (Australie) : Philippe Giraudon (Gallimard Jeunesse)
Couverture : Shutterstock - John Lock (image)
Mise en page : Dominique Guillaumin
Éditeur : La Table Ronde
Site Internet : Roman (site La Table Ronde)
Pages : 544
Format (en cm) : 15,5 x 22,5
Dépôt légal : septembre 2009
ISBN : 978-2-07-057489-6
Prix : 19 €



François Schnebelen
14 novembre 2009


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Version Table Ronde



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Version Gallimard Jeunesse



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