Respectant son rythme de croisière d’un nouveau Forza tous les deux ans, les développeurs de Turn 10 ont fait en sorte que les amoureux de simulation puissent passer l’hiver à conduire plus de 420 voitures issues de 53 constructeurs des quatre coins du Monde. Un contenu généreux et très éclectique puisque cette longue liste compte autant de petites ou moyennes voitures de série, qui dépassent péniblement les 150 chevaux, que de foudres de guerre dont la fameuse Veyron est le parfait exemple, culminant à 1 000 chevaux. Carrière lente et progressive oblige, le joueur passe en revue une bonne partie de ces petits bijoux durant son ascension, croisant sur sa route des modèles entrés dans l’histoire, de la demi-douzaine de Ferrari couvrant les années 60 aux années 80 à la Golf GTI de 1992 en passant par la Renault 5 Turbo ou la Porsche 914/6 de 1970. Bien évidemment, les bolides contemporains ne sont pas en reste. Muscle cars américaines, cabriolets européens, voitures taillées pour la vitesse ou voitures high tech importées d’Asie, il y en a pour tous les goûts, d’autant que la proportion des voitures de série n’est pas si énorme que cela.
Mais le gros de Forza 3, c’est évidemment son mode Carrière lent et progressif basé autour d’un calendrier qui se complète au fil des saisons et de votre niveau de pilote. En effet, vous devrez enchaîner les années afin de faire le tour de l’univers Forza 3 puisqu’il vous faudra vous plier aux dates imposées sur le papier et faire des choix, en fonction des catégories de véhicules acceptées dans chaque épreuve. Des priorités s’imposent alors à vous et il ne faudra pas lésiner sur les moyens pour mettre à niveau les bolides de votre garage. En effet, certaines compétitions exigent que vous rouliez avec une bagnole un minimum trafiquée. Pas de panique, au lieu de passer votre temps à sélectionner chaque pièce permettant par exemple d’alléger le poids ou d’augmenter la puissance, un écran vous propose une facture type comprenant toutes les améliorations qu’il est possible d’installer sur votre caisse. A vous d’accepter le devis ou de préférer gérer chaque achat individuellement, en fonction des besoins et surtout, de votre liquide. De plus, le mécanisme fonctionne dans l’autre sens, lorsqu’il est nécessaire de retirer quelques pièces afin d’être accepté dans une compétition en particulier. Si l’on ajoute à cela les interventions opportunes de la voix off, la clarté des menus, la rapidité avec laquelle on switche d’une voiture à l’autre ou l’organisation générale de l’interface, Forza 3 nous propose l’un des modes Carrière les plus sympa qu’il nous ait été donné de voir dans un jeu de courses.
Les possibilités sont relativement nombreuses, que ce soit mécaniquement ou esthétiquement, à travers les différents magasins constructeurs, grâce à l’interface de réglages ou au banc d’essai récapitulant les performances intrinsèques de vos voitures. Bref, on trouve son bonheur en termes de personnalisation, même visuelle donc, puisque le magasin propose une mine de jantes ainsi que quelques ailerons et spoilers dont le nombre varie évidemment en fonction de leur compatibilité avec votre auto. Peintures, vinyles et décalcos sont aussi de la partie et le moins que l’on puisse dire, c’est que le nombre de modèles est impressionnant. Mieux encore, et toujours dans l’optique permettant au joueur de gagner du temps et au néophyte de faire les bons choix sans s’arracher les cheveux, l’interface comprend des réglages rapides qui permettent de modifier la classe de votre voiture, l’objectif étant de la rendre éligible pour une nouvelle épreuve. Evidemment, le tout ne se fait pas à l’œil puisqu’il est nécessaire pour cela d’installer les pièces adéquates. Enfin, notez qu’il est possible de sauvegarder ou de télécharger sur le Xbox Live un type de réglages puis de le consulter à tout moment via un écran prévu à cet effet.
Niveau gameplay, Forza 3 assure à tous les niveaux ou presque puisqu’il reprend les mécanismes de Forza 2, à savoir une conduite tout en mouvement et en précision. La prise en main est quasi immédiate et le fait de pouvoir désactiver progressivement chaque aide au pilotage (freinage automatique, antiblocage, contrôle de stabilité, contrôle de traction, boîte auto ou manuelle, trajectoire suggérée, difficulté de l’IA, dégâts, carburant et usure des pneus) permet d’accroître les gains découlant de chaque victoire. En effet, un indice est calculé en fonction de la configuration pour laquelle vous optez et plus vous vous privez d’aides, plus l’indice augmente et plus importantes seront les sommes d’argent en jeu. Pour en revenir à la jouabilité de Forza 3, on constate encore une fois que de nombreux efforts ont été faits pour crédibiliser les réactions des voitures en fonction de leur catégorie.
Le plaisir de jeu est bien au rendez-vous, amatrice de queues de poisson et capable de fermer la porte alors que votre dépassement est largement entamé, difficile dans de telles conditions d’éviter les contacts. Quoi qu’il en soit, Forza 3 impressionne par son animation, quasi parfaite et assez bluffante de réalisme. Il suffit de conduire en vue intérieure pour être immergé dans la course et avoir l’impression d’être confronté à de véritables pilotes, jusqu’à ce que leur comportement prouve le contraire. La modélisation des dégâts elle aussi, contribue à ce que l’on loue la performance du jeu puisque dans la lignée de Forza 2, l’équipe de développement nous propose une gestion des dommages ultra poussée qui ravira les amateurs de peintures rayées, de carrosseries enfoncées et de pare-chocs arrachés. Précisons à ce sujet que le titre contient une fonction rembobinage assez surprenante et particulièrement inadaptée à une simulation. Il est possible, après chaque erreur, de remonter la course aussi loin et autant de fois que vous le souhaitez pour corriger la petite erreur. En plus de ne pas coller au profil du jeu, celle-ci donne trop de liberté au joueur, d’autant que le moment de « reprise » est choisi totalement aléatoirement. Forza 3 s’appuie du reste sur une variété de courses qui plaide en sa faveur et qui vont même au delà de la mentalité de base du titre puisqu’on retrouve du drift dans le jeu. Que les fans de simulation et de freinage en ligne se rassurent, très peu de courses lui sont consacrées et celles-ci n’ont que peu d’impact sur le mode Carrière. Pour le reste, courses classiques, championnats, épreuves courtes, épreuves longues ou d’endurance et anneaux se succèdent sans jamais lasser le joueur. Et rien que pour ça, Forza est une grande simulation auto.