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Black Rose Alice (T1 et 2)
Setona Mizushiro
Asuka

1908, Vienne, la jeune Agnieszka doit bientôt épouser Théo, un jeune aristocrate, plutôt volage. Elle est fascinée par un chanteur prodige, Dimitri. Elle le connait depuis son plus jeune age et ne peut résister à la voix du jeune rom. Dimitri voit en Agnieszka une figure de madone, dont il est à la fois amoureux et distant pour préserver sa pureté. Mais le destin va soudain frapper ce trio amoureux. Dimitri va mourir, tué sous les sabots d’un cheval... Pourtant, il va revenir à la vie pour le bonheur de ses amis. Toutefois, ce n’est pas un miracle mais l’intervention d’un vampire qui a sauvé Dimitri.



Des vampires pas comme les autres

Dimitri va découvrir sa véritable nature et l’origine de son retour à la vie par l’intermédiaire de Maximilien, un vampire. Les vampires sont en réalité des parasites, qui implantent une graine dans le corps des postulants humains. Contrairement aux légendes, les vampires ne craignent pas la lumière du soleil mais voit leur métabolisme ralenti, d’où une vie nocturne. Ils se nourrissent du sang des humains mais assez peu directement par morsures. Ils utilisent des insectes comme familiers, capables de leur apporter la nourriture nécessaire à leur survie mais aussi de réparer les tissus. Malheureusement, la force de persuasion d’un vampire est tel qu’il peut pousser n’importe qui à se sacrifier pour lui et Dimitri va faire l’impensable : tuer Théo pour posséder Agnieszka. Mais la jeune femme va préférer se suicider plutôt que de le suivre. Désespéré, Dimitri convainc Maximilien que la garder en vie... mais son âme a déjà fui son corps.

La naissance d’Alice

2008, Azusa Kikukawa est une professeur de japonais entretenant un amour interdit avec un de ses élèves. Mais un accident de la route va détruire sa vie. Koya, le garçon, semble condamné alors qu’elle est aux portes de la mort. C’est alors qu’un inconnu lui propose un pacte : son âme contre la vie de Koya. Azusa accepte, tel Dante. Cet inconnu n’est autre que Dimitri. Et il va implanter l’âme de la jeune femme dans le corps d’Agnieszka. De retour dans le monde des vivants, Azusa n’est pas au bout de ses surprises. Dimitri lui explique la raison de son geste. Pour que les vampires survivent, ils doivent se reproduire mais l’acte les condamne à mort. Azusa va devoir choisir entre Dimitri et trois de ses compagnons vampire, celui qui sera digne d’être le père de sa progéniture.

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Un manga innovant

Pour une fois, le mythe du vampire va subir un petit lifting. Setona Mizushiro ne va pas nous dépeindre des buveurs de sang classiques. Tout d’abord, parce que les règles des shojos ne permettent pas trop de gore. Pour remplacer les scènes de beuveries sanguinolentes, ce sont des insectes qui feront le sale travail – mais qu’ont donc les mangakas à vouloir utiliser des araignées dans toutes leur séries, pensez un peu à nous autres, arachnophobes. Fini la crainte du soleil et de l’ail, des crucifix et de l’argent, cette fois c’est la relation sexuelle qui sera fatale à nos non morts, une logique qui régissait déjà la vie du héros de la série “The Darkness”.

Ainsi, c’est un concours amoureux dont Azusa, devenue Alice dans le corps d’Agnieszka, est le premier prix. Tel Dante, elle a signé un pacte avec des diables très séduisants et plus angéliques que démoniaques. Mais elle a payé le prix fort pour la vie de son jeune amoureux transit. De plus, le temps restant aux vampires touche à sa fin. Comme dans le mythe classique, les vampires sont beaux, irrésistibles mais ils se qualifient eux-mêmes de parasites, se reproduisant comme des plantes, en semant une graine. Ces êtres deviennent soudain plus proches de la nature, mais une nature pouvant être aussi bien immortelle qu’éphémère. Les trois autres prétendants ont tous un caractère bien différent : du Don Juan au timide exacerbé. Dimitri reste en retrait car se reprochant toujours la mort d’Agnieszka. C’est un héros torturé, proche du Dracula de Bram Stoker, d’un certain point de vue.

Graphiquement, “Black Rose Alice” a les défauts des shojos, classiquement des visages assez ressemblants (sans compter les jumeaux, bien sûr), mais aussi une grande qualité dans les détails des décors et des vêtements, le haussant au rang supérieur des mangas classés pour filles. Et franchement, cette série est loin d’être limitée à la gente féminine.

Un scénario réellement original, des dessins de belle tenue, “Black Rose Alice” s’annonce comme une très bonne série venant en concurrence directe avec des mangas comme “Vampire Knight”. A découvrir sans hésitation.


Black Rose Alice (T1 et 2)
- Auteur : Setona Mizushiro
- Traducteur  : Satoko Inaba
- Éditeur français : Asuka
- Format : 112 x 170, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 192 pages
- Date de parution : 9 juillet et 24 septembre 2009
- Numéro ISBN : 2-84965-628-0 ; 2-84965-670-9
- Prix : 6,95 €


© Edition Asuka - Tous droits réservés



Frédéric Leray
30 octobre 2009




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