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YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Blue Cerises : Maryvonne Rippert/Zik
Interview Yozone
Octobre 2009

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

J’ai l’impression d’avoir eu, déjà, plusieurs vies ! Enfant à la campagne, dans le sud de l’Ardèche, documentaliste de presse, responsable de formation, puis écrivain jeunesse. Et j’ai toujours eu l’impression de choisir.
J’ai commencé par écrire des romans fantastiques chez Magnard pour les 10/12 ans, puis j’ai essayé d’autres tranches d’âge.
Je suis très indépendante, très patiente, très têtue aussi. J’aime lire, par-dessus tout, les gens m’intéressent. J’ai énormément de tendresse pour les ados.
Les nouveaux modes de communication me passionnent, de même que l’évolution qu’induit Internet sur nos modes de lecture.



Qu’est-ce qui vous a attiré dans le projet « Blue Cerises » ?

La première raison est mon goût pour l’univers ado.
La deuxième est le côté… virtuel. J’avais donné un oui de principe à Cécile, sans trop savoir où ça m’engagerait. Et puis, ça a démarré très vite, par le forum. J’ai tout de suite eu l’intuition que cette écriture à facettes — chaque personnage donnant des clés sur les autres — était peut-être cette fameuse « net écriture » dont je pressens l’émergence.
Ensuite, nous avons commencé à travailler ensemble, et j’ai vu que ça fonctionnait terriblement bien. J’y retrouvais une de ces ambiances de travail en équipe que j’avais pu rencontrer dans d’autres univers professionnels.
Tout de suite, j’ai compris que sans nous connaître nous avions les mêmes certitudes : par exemple que la clé de nos aventures se trouvait nichée quelque part, là, et qu’il suffisait d’unir nos quatre cerveaux pour trouver. Très amusant !
J’imagine que ce doit être fascinant de nous voir travailler ensemble. C’est comme une grosse machine à imaginaire qui se met à tourner. À la fin de la séance, on a beaucoup avancé.
Mais on n’a pour témoin que le chat de Cécile, et il est extrêmement discret.
Enfin, nous avons des principes stricts concernant le respect de la créativité de chacun. C’est avant tout une aventure littéraire, et nous en sommes conscients.
Nous voulons nous surprendre, et lorsque nous recevons les épisodes par mail, je peux vous dire que nous nous jetons dessus. Parce que nous allons découvrir aussi ce qu’à fait notre personnage pendant notre absence !

Pourquoi avoir choisi Zik ?

Elle s’est choisie elle-même ! Un jour, j’ai reçu un mail de Violette qui nous demandait de nous présenter… Tout de suite, Satya lui a répondu. Ça partait très vite ! Alors, j’ai répondu sans réfléchir, et voici la première description de Zik par elle-même, bricolée en deux minutes, pour rire :
« Moi, j’ai la lèvre africaine et la peau caramel trop cuit. Et les cheveux crépus, mais blonds ! Mes origines bretonnes, sans doute. Mon prénom c’est Soisik. Ben oui. Je sais pas ce qui leur a pris à mes vieux. Une Ardéchoise et un Réunionnais... Ils ont tranché avec Soisik... Pourquoi pas Bécassine ? Alors, s’il te plait, tu m’appelles Zik, pas Zigue, comme le susurre Violine, ZiK. »
Bon, il est clair que je la voulais aux antipodes de ma propre adolescence, mais habitant dans des lieux que je connaissais, pour la facilité de l’écriture. Et puis, c’est Satya qui a révélé son côté glamour…

Votre épisode est le plus fantastique. Pourquoi avoir voulu faire vivre un tel rêve (mais en est-ce un ?) à Zik ?

Ce premier épisode est fantastique… ou pas. Il a plusieurs interprétations possibles.
Mon but était de faire plaisir aux lecteurs de l’âge de Zik. Ils aiment la musique, les ambiances étranges, tout ce qui est hors du commun.
Vous savez, les adolescents adorent se percher, prendre des risques, rencontrer des gens exceptionnels, et la musique, la musique, la musique ! Zik est comme ça.
Et pourquoi me priver ? L’écrivain a ce pouvoir : si ça lui chante, il peut faire rencontrer à son personnage une émanation de Jim Morrison sur un toit de Paris, un soir d’Halloween…

Où aimez-vous travailler ?

Sur mon ordinateur, n’importe où. J’ai simplement besoin d’être tranquille.

Avez-vous une méthode de travail particulière ?

Est-ce une méthode ou une non-méthode ?
D’abord, j’éprouve un vague désir d’écrire sur un sujet, une histoire qui se passe dans un lieu précis… Je rêvasse un moment, je marine, je me documente et en général je démarre deux trois pages sans savoir où je vais. Le personnage, la situation émergent… Et c’est parti. Je commence à me poser un certain nombre de « pourquoi » et à entrevoir ce que je veux dire.
L’expérience m’a appris qu’il ne faut pas avoir peur. L’histoire, si j’ai envie de la poursuivre, a une nécessité et un sens. Je le découvrirai au fur et à mesure.
J’écris un premier jet sans reprendre ma respiration, puis je retravaille. Beaucoup.

Avez-vous un objet fétiche (stylo, ordinateur...) ?

Je travaille exclusivement sur traitement de texte. Pas d’objet fétiche, sauf peut-être le petit cœur sculpté dans la pierre que m’a offert Alexis, l’adolescent qui m’a inspiré l’Ange des toits, et qui reste mon meilleur conseiller musical avec mon fils.
Et j’ai absolument besoin que ma fille lise ce que j’écris, au fur et à mesure. Ce doit être elle, mon doudou !
Et puis, bien sûr, il y a Zézé, la chatte de la maison, qui dort si bien, à côté de moi, lorsque j’écris…

Avez-vous un rituel avant de commencer un livre ? Pendant l’écriture ? Après l’avoir terminé ?

Avant de commencer un livre, je ne suis pas « confortable ». Je bougonne, je vois tout en noir. Jusqu’à ce que l’un de mes proches dise : toi, il faut que tu te remettes à écrire ! Alors, je m’y remets.
Autrement, pas de rituels, beaucoup de café et de travail.

Auriez-vous quelques conseils à donner à un aspirant-écrivain ?

En plus de ceux de mes coauteurs ? Ne pas « lâcher l’affaire », écouter les critiques. Ne jamais se justifier, retravailler. Reprendre, tenir bon.
S’amuser, s’étonner de l’histoire qui nait.
Ne pas se prendre pour un génie, ni un écrivain maudit. Travailler. Savoir attendre. Y croire. Travailler.
Travailler, quoi ! Je l’ai déjà dit ?

Quel est votre futur éditorial ?

Des « blue Cerises », bien sûr. L’épisode 3 de Zik qui va s’appeler « Lonely Cat ». Au mois de mars prochain paraîtra aussi un roman grand ado chez Macadam Milan : « Métal symphonie ».
Et puis une nouvelle série top secret…


La saison 1 des Blue Cerises sur la YOZONE
L’interview de la directrice de collection : Cécile Roumiguière
L’interview de Sigrid Baffert/Amos
L’interview de Jean-Michel Payet/Satya
L’interview de Cécile Roumiguière/Violette



Michael Espinosa
25 octobre 2009


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