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Dario Argento
réalisateur, scénariste, producteur, compositeur, acteur, ....
7 septembre 1943


Dario Argento est né à Rome le 7 septembre 1943, d’un père (Salvatore Argento) producteur et d’une mère (Elda Luxardo) photographe de mode. Après une période d’errance et de voyages, il se tourne vers le cinéma et plus précisément vers la critique. Il travaille alors pour plusieurs magazines, et certaines de ses critiques paraissent à l’époque aux « Cahiers du Cinéma ».

Constatant qu’il prend beaucoup de plaisir à écrire, Argento s’essaie alors au métier de scénariste. En 1967, en collaboration avec Sergio Amidei, il écrit son premier scénario pour le film « Scusi, lei è favorevole o contrario ? », réalisé par Alberto Sordi, puis pour « Une corde, un colt » de Robert Hossein, en 1968. Il coréalise également deux longs métrages : « Cinq gachettes d’or », avec Antonio Cervi, et « Cinq hommes armés » , avec Don Taylor et Italo Zingarelli (son nom n’apparaîtra cependant pas au générique).

Puis c’est la révélation en 1969 avec la co-écriture du film de Sergio Leone, « Il était une fois dans l’Ouest » : Argento, séduit, décide de passer à la réalisation.

La même année, il écrit son premier projet personnel, « L’Oiseau au plumage de cristal », mais ne trouve pas de financement. Son père va alors jouer un rôle très important dans le lancement de sa carrière. Ensemble, ils montent en effet leur propre maison de production, la S.E.D.A (Salvatore et Dario Argento Production), qui permettra à Argento de réaliser ses cinq premiers films : « L’Oiseau au plumage de cristal » (1970), « Le Chat à neuf queues » (1971), « Quatre mouches de velours gris » (1972), ces trois premiers constituant ce qu’on a appelé plus tard sa trilogie animalière, puis « Cinq jours à Milan » (1973) et « Les Frissons de l’angoisse » (1975).

Au début de sa carrière, Argento va beaucoup travailler autour du giallo (film policier horrifique). Son style est à ce moment là influencé par des réalisateurs comme Alfred Hitchcock, Federico Fellini, Sergio Leone, Michelangelo Antonioni ou Mario Bava. « Les Frissons de l’angoisse » a souvent été considéré comme une très grande réussite du giallo, et lui a permis d’accéder à une reconnaissance internationale. C’est aussi le début de sa longue et fructueuse collaboration avec le groupe de rock progressif italien les Goblin. Et c’est enfin la naissance de sa fille, Asia Argento, en 1975 également.

« Suspiria », en 1977, ouvre la grande période fantastique du réalisateur. C’est aussi le premier volet de la trilogie des mères, qui évoque successivement Mater suspiriarum, Mater tenebrarum et Mater lachrimarum), trois sorcières vivant respectivement à Fribourg, New-York et Rome. « Suspiria » est très bien reçu par la critique, et considéré par certains comme un de ses meilleurs films. Les deux autres volets de la trilogie suivront avec presque vingt ans d’écart entre eux : « Inferno », en 1980, et beaucoup plus récemment « La Terza Madre », en 2007.

Après « Inferno », Dario Argento retourne au giallo avec « Ténèbres » en 1982, puis combine giallo et surnaturel en 1985 avec « Phenomena », que la critique reçoit très moyennement.

« Opera », dont l’intrigue se déroule lors de la représentation du « Macbeth » de Verdi à la Scala de Milan, sort en 1987. Les incidents se sont multipliés pendant le tournage, incidents qu’Argento lui-même attribue plus ou moins à la malédiction qui pèse sur « Macbeth » : on raconte en effet que Shakespeare, pour écrire le dialogue des sorcières du début de la pièce, s’inspira de véritables incantations, vouant ainsi à jamais la pièce au malheur… Mais malédiction ou pas, son père, Salvatore Adamo, meurt pendant le tournage, tandis que Vanessa Redgrave, l’actrice principale, annonce juste avant le début du tournage qu’elle ne participera pas au film. Pendant ce temps, les relations entre Dario Argento et sa collaboratrice, Daria Nicolodi (qui est aussi sa compagne) se tendent nettement.

Argento s’essaie ensuite à la production hollywoodienne avec « Trauma » en 1993, qui s’avère être un échec total, puis innove une nouvelle fois en sortant en 1996 Le « Le syndrome de Stendhal », premier film d’un réalisateur italien à utiliser des images générées par ordinateur.

Son avant-dernier film, « Giallo », produit en 2008, renoue avec le genre éponyme, malheureusement sans le talent qui l’a habité durant tant d’années. Quant à son « Dracula » en 3D en 2012, il est considéré comme l’un de ses pires films.

FILMOGRAPHIE

1970 : « L’Oiseau au plumage de cristal » (« L’uccello dalle piume di cristallo »)
1971 : « Le Chat à neuf queues » (« Il gatto a nove code »)
1971 : « Quatre mouches de velours gris » (« 4 mosche di velluto grigio »)
1973 : « Cinq jours à Milan » (« Le cinque giornate »)
1975 : « Les Frissons de l’angoisse » (« Profondo rosso »)
1977 : « Suspiria »
1980 : « Inferno »
1982 : « Ténèbres » (« Tenebre »)
1985 : « Phenomena »
1987 : « Opéra » (« Opera »)
1993 : « Deux yeux maléfiques » (« Due occhi diabolici »)
1993 : « Trauma »
1996 : « Le syndrome de Stendhal » (« La sindrome di Stendhal »)
1998 : « Le Fantôme de l’Opéra » (« Il fantasma dell’opera »)
2001 : « Le Sang des innocents » (« Non ho sonno »)
2003 : « Card Player » (« Il Cartaio »)
2004 : « Aimez-vous Hitchcock ? » (« Ti Piace Hitchcock ? »), film TV
2005 : « Jenifer » (épisode 4 de la 1ère saison de la série « Masters of horror »)
2006 : « J’aurai leur peau » (« Pelts » - épisode 2 de la 2e saison de la série « Masters of horror »)
2007 : « La Troisième mère » (« La Terza madre »)
2009 : « Giallo »
2012 : « Dracula 3D »

SON CINEMA

Impossible tout d’abord de ne pas évoquer le giallo, dont Dario Argento est considéré comme l’un des maîtres (avec Mario Bava) et qui a beaucoup contribué à le faire connaître au début de sa carrière de réalisateur. Ce genre cinématographique, qui a connu son heure de gloire entre les années soixante et quatre-vingt, a progressivement émergé de ce qui était au départ une collection de romans policiers italiens (« giallo » signifie « jaune », comme les couvertures des livres de cette collection). Tout comme les bouquins dont ils sont issus, les films relevant du giallo se situent quelque part entre le policier, l’horreur et le fantastique, et s’inspirent des nouvelles de type « whodunit » anglo-saxonnes (de l’anglais « who done it », littéralemDent « qui l’a fait ») : il s’agit généralement d’enquêtes menées par des amateurs ou des détectives semi-professionnels, le but du jeu pour le lecteur étant de démasquer le meurtrier avant l’explication finale, à l’aide des indices livrés au début de l’intrigue. « Les Frissons de l’angoisse », de Dario Argento est souvent considéré comme un très grand giallo.

A partir de « Suspiria », Argento se tourne vers le fantastique et le surnaturel (tout en restant bien sûr fidèle à l’horreur). On découvre alors un cinéma complexe, à la mise en scène extrêmement travaillée, bourré de références : à d’autres films, voire à ses propres films, à l’opéra, au théâtre, à la peinture, à la politique, à la littérature, et notamment aux contes de fées (« Blanche-Neige » dans « Suspiria », par exemple). En les détournant pour mieux se les approprier, il rappelle aussi que contes de fées et horreur ne sont pas si éloignés l’un de l’autre qu’on se plaît à penser (dans les versions des Frères Grimm, certains passages sont proprement flippants...) Argento est fasciné par cet imaginaire, et force est de constater qu’il y a toujours un enfant dans ses films, le plus souvent simple témoin des atrocités qui se jouent sous ses yeux.

Les yeux justement, sont une autre grande thématique qui traverse le cinéma de Dario Argento. On pense ainsi évidemment à la très fameuse scène d’« Opera », dans laquelle l’héroïne se retrouve contrainte d’assister au meurtre de son ami, le tueur lui ayant scotché sous chaque oeil une petite rangée d’aiguilles... Sa caméra adopte souvent le point de vue de l’héroïne quand la perception de celle-ci est modifiée, pour une raison ou une autre : toujours dans « Opera », c’est ainsi une goutte de sang perlant au bout de l’aiguille qui vient troubler la vue du spectateur. Il y a également très souvent un personnage qui regarde, qui épie certaines scènes, caché derrière une fenêtre, et très souvent aussi des jeux de mise en abîme, d’image dans les images, de perspectives : le miroir dans « Les Frissons de l’angoisse », la vision déformée du meurtre dans « Trauma », etc.

Les femmes, presque toujours au centre de ses films, suivent en général sensiblement le même parcours : souvent un peu plus sensibles que la moyenne, elles sont confrontées à un traumatisme, duquel certaines se sortent et d’autres non ; le conte initiatique devient alors chez Argento conte horrifique, et l’initiation est celle du mal à combattre, de la peur et de la souffrance à dépasser.



Amandine Prié
25 octobre 2009



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